De l’or d’une valeur de 57 milliards de francs CFA (91 millions de dollars) quitte le Tchad chaque semaine en direction de la Libye, a déclaré le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) tchadien, le Général Mahamat Idriss Déby, à la chaîne de télévision publique Télé Tchad dans une interview diffusée le 9 juin, selon l’agence américaine Bloomberg.
« C’est énorme et cela doit cesser », a-t-il déclaré, ajoutant que la valeur de l’or sorti en contrebande du pays éclipse les exportations officielles d’or du Tchad, qui s’élevaient à environ 200 millions de dollars en 2020, selon les données de la Banque mondiale.
Le Chef de la transition du pays enclavé d’Afrique centrale, le Général Mahamat Idriss Deby, veut tirer profit de l’or extrait dans l’extrême nord, une région largement contrôlée par des milices armées. Le Tchad est actuellement confronté à une crise de sécurité alimentaire et a du mal à conclure un accord avec des créanciers extérieurs, dont le géant du négoce de matières premières Glencore, pour restructurer 2,8 milliards de dollars de dette extérieure.
L’extraction de l’or dans la zone tri-frontalière entre le Tchad, la Libye et le Niger pose depuis longtemps un problème de sécurité à l’administration de la capitale, N’Djamena.
« Nous mettrons en place des services miniers, fiscaux et douaniers. Les étrangers qui veulent exploiter ici auront besoin d’un permis pour le faire », a déclaré le PCMT Mahamat Idriss Déby. « L’État aura sa part, tandis que la province aura droit à 5% des revenus de ses ressources naturelles ».
Il a nié que l’évacuation des orpailleurs par les forces de sécurité était une tentative des autorités de remettre les mines à des acteurs étrangers. Les précédentes tentatives d’industrialisation des réserves d’or du Tchad ont échoué en raison de l’insécurité et du manque d’infrastructures dans la région éloignée, selon un récent rapport du Centre norvégien d’analyses mondiales RHIPTO.
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