La Convention Tchadienne de Défense des Droit de l’Homme (CTDDH), informe l’opinion nationale et internationale que les membres du Bureau National de l’Union National des Etudiants du Tchad (UNET), sont abusivement détenus dans les locaux de la maison d’arrêt d’Amsinéné depuis le 10 octobre dernier.
Pour rappel, en date du premier septembre 2018, une bagarre avait opposé un premier groupe d’étudiants favorable à l’initiative de la semaine nationale de salubrité lancée par Monsieur IDRISS DEBY et son épouse Hinda DEBY contre un second groupe hostile à cette activité et présumé proche des membres du bureau. Cette bagarre avait provoqué une rixe entrainant la blessure de certains étudiants dont un certain AMOS qui s’était autoproclamé président élu de l’UNET.
En effet, en date du 10 septembre, un mandat d’arrêt a été émis contre eux et il leur est reproché une tentative d’assassinat sur la personne de Amos et obstruction à la semaine de citoyenneté initiée par le couple présidentiel alors que certains d’entre eux se trouvaient à l’étranger et d’autres hors de la Ville de Ndjamena.
La C.T.D.D.H se dit scandalisée par Les pratiques irresponsables des autorités en charge de l’enseignement supérieur qui n’hésitent pas à s’ingérer dans l’organisation interne de l’UNET depuis 2015 ; ces pratiques des autorités vont jusqu’à la formation et l’installation des bureaux fantoches à leur dévotion en manipulant quelques étudiants naïfs afin de semer la division dans leurs rangs et de les détourner ainsi de la réclamation de leurs droits acquis et légitimes.
La C.T.D.D.H se dit par ailleurs surprise par la décision du 7eme cabinet d’instruction qui a signé leur mandat de dépôt sans audition ni assistance de leurs avocats.
La C.T.D.D.H, rappelle que pour un simple cas de bagarre, les autorités judiciaires n’avaient pas besoin d’écrouer pendant près deux mois les étudiants membres du bureau de l’UNET pour motifs d’enquêtes ; Alors que nombreux parmi ceux-ci ont raté leurs examens du fait de cette détention.
La C.T.D.D.H, affirme que la signature d’un tel mandat de dépôt viole de façon flagrante les dispositions du nouveau code de procédure pénale qui stipule que tout prévenu doit être assisté par un avocat de son choix pendant son audition ; à défaut, la procédure est viciée selon le nouveau code pénal tchadien. Il est évident qu’une simple rixe entre étudiants ne constitue pas en soi une infraction à la loi pénale en vigueur ; il transparait de façon évidente qu’il existe de la part des autorités une volonté manifeste de les maintenir arbitrairement en détention et de les empêcher volontairement de passer leurs examens, leur causant de ce fait, un préjudice irréparable.
La CTDDH, exige enfin des autorités judiciaires en charge de l’affaire de procéder à leur libération immédiate et sans condition. Elle restera saisie de cette affaire jusqu’à satisfaction totale.
Fait à N’Djamena le 17/11/2018
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
MAHAMAT NOUR AHMAT IBEDOU