Le roi du Maroc Mohammed VI a demandé au chef de l’État tchadien Idriss Déby, président en exercice de l’Union africaine, de transmettre aux États membres la demande d’adhésion de Rabat.
Cette demande d’adhésion, stratégique pour Rabat, avait été déposée le 22 septembre auprès de la Commission de l’UA -son organe exécutif-. La Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma aurait dû la transmettre «promptement», mais ne l’a pas fait, laisse entendre un communiqué du cabinet royal publié lundi. D’où la démarche auprès du président tchadien.
Le souverain marocain a demandé à M. Déby «d’intervenir auprès de la présidente de la commission de l’UA, pour la distribution à l’ensemble des États membres de la demande d’adhésion» du Maroc, indique ce communiqué.
Le président Déby «a réagi positivement» et «fera le nécessaire à cet égard», affirme le cabinet.
Le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine, qui doit être validé par un vote, donne lieu à une sourde lutte d’influence dans les couloirs de l’UA autour de la question du Sahara occidental.
Ex-colonie espagnole, ce territoire est contrôlé depuis 1975 par le Maroc. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour son indépendance et réclame un référendum d’autodétermination, alors que Rabat propose comme solution une autonomie sous sa souveraineté.
Le Maroc avait quitté l’UA en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental.
Mi-juillet, Mohammed VI avait souhaité que son pays revienne au sein de l’UA, sans renoncer à «ses droits» sur le Sahara occidental.
Depuis lors, partisans du retour du Maroc et soutiens du Polisario, Algérie en tête, se livrent une bataille diplomatique sans merci au sein de l’organisation continentale.
Mohammed VI séjourne actuellement en Tanzanie, au terme d’une importante tournée diplomatique en Afrique de l’Est visant notamment à œuvrer au retour du royaume au sein de l’UA.
Après le Rwanda et la Tanzanie, une étape à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie et siège de l’UA, a toutefois été reportée à fin novembre afin «d’assurer une meilleure préparation à la visite royale», selon le cabinet du souverain.
TchadConvergence avec AFP