(N’Djaména, 1er mai 2019) – La romancière Zenaba Tidjani Idriss Dinguest déclare qu’elle a quitté la maison familiale après avoir subi des châtiments infligés par des membres de sa famille pour avoir participé à une marche contre la pénurie de gaz butane au Tchad.
Dans un enregistrement audio diffusé sur les réseaux sociaux, la jeune romancière Zenaba Tidjani Idriss Dinguest, alias Zenata Orti a fait savoir qu’elle est traquée et persécutée par sa propre famille, et qu’elle a fui la maison familiale.
« Je suis persécutée par ma propre famille qui ma bastonné après ma libération par le Parquet de N’Djaména et il y en a quelques-uns qui vociféraient des paroles comme quoi il faut que mes bourreaux me tuent carrément pour qu’ils en finissent parce qu’ils ne veulent pas avoir des problèmes avec le régime actuel. Et juste après mon bourreau est sorti pour chercher la police pour venir encore me bastonner parce qu’il ne n’était pas encore satisfait des coups qu’il m’avait portés et j’ai été très vigilante, j’ai saisi cet instant pour ramasser des affaires qui m’étaient nécessaires et quitter la maison. A l’heure où je vous parle, toutes les rues sont surveillées pour me traquer », a déclaré l’auteure du livre «Hourriya: un rêve brisé».
Il faut rappeler que parmi les treize jeunes activistes arrêtés, le jeudi 25 avril 2019, lors de la marche interdite de protestation contre la pénurie du gaz, deux jeunes femmes ont fait le « buzz » sur les réseaux sociaux. La romancière Zenaba Tidjani Idriss Dinguest et l’ancienne animatrice de radio, Racky Diallo, toutes deux présentées comme des héroïnes par les internautes tchadiens. Zenaba Dinguest est aussi engagée pour la cause de l’unité nationale à travers son mouvement No-Limit. Beaucoup d’internautes tchadiens considèrent Zenaba et Racky comme des héroïnes, comparées à la jeune étudiante soudanaise, Alaa Salah qui galvanisait les foules lors des manifestations des Soudanais ayant conduit à la chute du dictateur Oumar El-Béchir. Douze des treize activistes interpellés ont été libérés lundi dernier par le Procureur de la République.
TchadConvergence