Le Tchad a fermé ses frontières avec le Soudan, la Libye et la Centrafrique. Une mesure prise dans le cadre de l’état d’urgence mise en place dans trois provinces du pays après des violences communautaires meurtrières notamment dans le Ouaddaï et le Sila. Objectif des autorités : rétablir la sécurité et mettre fin au trafic d’armes. Mais cette fermeture a-t-elle des conséquences sur l’économie du pays ?
Si l’axe le plus fréquenté à savoir Adré-Abéché reste ouvert pendant les 21 jours de l’état d’urgence, le transport de marchandises, lui, était déjà fortement ralenti depuis plusieurs semaines, rappelle Mahamat Saleh Yacoub, enseignant en économie à l’Ecole normale supérieure d’Abéché.
« Dès lors que ce sont des points de filtrage et non des points qui permettent les flux d’activité commerciale, cela va avoir des conséquences graves, d’abord sur le plan humanitaire par rapport à ces peuples qui vivent aux confins du territoire, (…) parce que ce sont des populations qui s’approvisionnent essentiellement de denrées alimentaires, de santé, de produits médicaux, qui proviennent du Soudan ».
En cause selon lui : la crise soudanaise avec des contrôles douaniers renforcés. Mais aussi la saison des pluies qui rend les routes impraticables.
Résultat ? Les prix de produits de première nécessité ont augmenté. Il faut compter 40% plus cher pour un sac de sucre de 50 kilos. Car depuis la crise de Boko Haram au Nigeria, le Tchad se ravitaille principalement de l’autre côté de la frontière, au Soudan.
La crainte des commerçants est désormais que l’état d’urgence soit prolongé. Leur stock de farine, d’huile ou encore d’œufs, prévu pour tenir jusqu’à la fin de la saison des pluies, sera alors épuisé. Et l’est du Tchad risquerait selon eux, une pénurie de marchandises qui pourrait aussi toucher la capitale tchadienne.
TchadConvergence avec RFI