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Niger: 71 militaires tués et plusieurs dizaines de blessés dans l’attaque d’un camp militaire

L’armée nigérienne a subi ses plus lourdes pertes depuis qu’elle est confrontée au défi djihadiste, lors de l’attaque mardi du camp d’Inates, dans l’Ouest, près de la frontière avec le Mali.

« Malheureusement, on déplore le bilan suivant : 71 militaires tués, 12 blessés, des portés disparus, et un nombre important de terroristes neutralisés », selon un communiqué du ministère de la Défense, lu à la télévision nationale. Les combats qui ont duré trois heures, ont été « d’une rare violence combinant des tirs d’artillerie et l’emploi de véhicules kamikaze par l’ennemi », a ajouté le ministère, estimant le nombre de « terroristes lourdement armés plusieurs centaines ».

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a interrompu sa participation à une conférence internationale en Egypte pour rentrer à Niamey, où il présidera jeudi une réunion du Conseil national de sécurité, a tweeté la présidence.

L’attaque d’Inates est la plus meurtrière depuis le début de l’offensive terroriste au Niger, en 2015. Au-delà de ce pays, c’est tout le Sahel – en particulier le Mali, le Niger et le Burkina –, qui est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes armés, en dépit de la présence des militaires français de la force antiterroriste « Barkhane ».

Un précédent bilan de source sécuritaire faisait état de plus de 60 morts, précisant que « les terroristes ont pilonné le camp à l’aide d’obus », et que beaucoup de victimes étaient décédées dans des explosions de dépôts de munitions et de carburant.

La présence militaire française contestée par les opinions publiques

En accord avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, le président français Emmanuel Macron a annoncé le report au « début de l’année 2020 » d’un sommet avec les dirigeants des cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie) initialement prévu le 16 décembre. Ce sommet doit avoir lieu à Pau (France) où étaient basés la majorité des 13 soldats français décédés le 25 novembre dans un accident d’hélicoptères au Mali.

Emmanuel Macron avait annoncé le 4 décembre qu’il avait convié les présidents sahéliens à cette réunion pour qu’ils « clarifient » leurs positions sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques. Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils « assument » publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des « visées néocoloniales ».

Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences. L’Élysée a précisé mercredi que toutes les options étaient sur la table, y compris un retrait des 4.500 hommes des troupes française de la force Barkhane, qui depuis quatre ans luttent contre les groupes djihadistes au Sahel. Une partie de l’opinion publique sahélienne attribue la dégradation sécuritaire à la présence même des troupes étrangères. En novembre, l’état-major burkinabè avait même mis en garde les avions français qui survoleraient intempestivement son territoire.

TchadConvergence avec l’AFP

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