L’ancien président tchadien Hissein Habré est décédé en détention à l’âge de 79 ans ce mardi à Dakar au Sénégal des suites du Covid-19.
Né en 1942 à Faya-Largeau, dans le nord du pays, il grandit dans le désert du Djourab, au milieu de bergers nomades. Il part étudier en France en 1963, à l’Institut des hautes études d’Outre-mer. Il étudie ensuite le droit à Paris, y fréquente l’Institut d’études politiques et fait son éducation politique en dévorant Frantz Fanon, Ernesto « Che » Guevara, Raymond Aron.
De retour au Tchad, en 1971, il rejoint le Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT), mais les dissensions internes au sein de ce mouvement de rébellion le poussent à prendre sa liberté et à créer, avec Goukouni Weddeye, le Conseil du commandement des forces armées du Nord (CCFAN), en guerre contre le pouvoir.
En 1978, Hissein Habré est nommé Premier ministre dans le gouvernement du général Félix Malloum avec qui il rompra, avant de devenir ministre de la Défense dans le gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) que dirige Goukouni Weddeye, suite à la chute de Malloum en 1979. Farouchement opposé au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont il dénonce les visées territoriales sur le Tchad, Habré rompt dès fin de 1979 avec Goukouni Weddeye, trop inféodé au régime libyen à son goût. Il prend le maquis et combat désormais son ancien allié.
En novembre 1981, après le retrait des troupes libyennes venues prêter main-forte aux forces de Goukouni Weddeye, Habré reprend l’offensive. Aidées en sous-main par la France, ses troupes font victorieusement leur entrée à Ndjamena, le 7 juin 1982.
En 1990, il est renversé par la dissidence de ses proches, amenés par son conseiller chargé de la Défense et de la Sécurité, Idriss Déby, soutenus par les Libyens et les Soudanais.
Plusieurs voix se sont levées au Tchad et en Afrique pour saluer la mémoire d’un patriote qui a défendu la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Tchad.