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Coup d’état raté en Turquie et ses conséquences au Tchad: « la fermeture du Complexe Scolaire International Tchado-turc n’est qu’une question de jour »

Complexe scolaire turc au TchadCette décision a été le fruit d’un travail de « sensibilisation » effectué, tout au long des dernières semaines, par le diplomate turc qui s’est employé à persuader les autorités tchadiennes de « l’objectif sectaire » propagé par ces écoles.

Le « complexe scolaire international tchado-turc » à N’Djamena appartenant à l’organisation FETO, responsable de la tentative de coup d’Etat manqué en Turquie le 15 juillet dernier, sera fermé très prochainement, a annoncé dans une interview avec Anadolu, l’ambassadeur de Turquie à N’Djamena.

« La fermeture de ces écoles [un établissement primaire et un autre secondaire, respectivement dans le 8e et le 2e arrondissement de la capitale tchadienne, ndlr] n’est qu’une question de jours » a révélé Serdar Cengiz, ambassadeur de Turquie au Tchad.

Cette décision a été le fruit d’un travail de « sensibilisation » effectué, tout au long des dernières semaines, par le diplomate turc qui s’est employé à persuader les autorités tchadiennes de « l’objectif sectaire » propagé par ces écoles, qui se cachent, selon Cengiz, derrière une mission noble.

Instrumentalisant le label turc, « ces écoles ont longtemps œuvré sous le faux prétexte de former des cadres, dont la compétence bénéficiera, à terme, à l’administration nationale [tchadienne]. La vérité est que ce seront plutôt des élites dévoués à leur chef [Fethullah Gülen, à la tête de FETO] qu’elles forment », poursuit l’ambassadeur.

Cet objectif se trouve nourri par « une idéologie aux antipodes du principe de laïcité, admis aussi bien en Turquie qu’au Tchad », poursuit l’ambassadeur qui fustige « une secte dont les tentacules s’étaient secrètement propagées jusqu’aux organes de l’Etat turc, et dont le visage s’est révélé au grand jour le 15 juillet dernier ». La tentative d’Etat manqué ayant coûté la vie à 240 personnes, et fait plus de 2000 blessés.

Peu après la tentative de putsch, dont l’échec a été permis, notamment, grâce à la forte mobilisation des Turcs, le président tchadien Idriss Deby a fait part à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de son soutien face à une entreprise qui visait à ruiner la démocratie en Turquie.

Les relations historiques entre les deux pays, qu’illustre, notamment, une coopération bilatérale multidimensionnelle, ont facilité les efforts diplomatiques de l’ambassadeur turc qui a multiplié les rencontres avec les autorités tchadiennes de haut niveau.

« Outre le ministre des Affaires étrangères, j’ai rencontré le ministre de l’Education nationale pour le tenir informé des dangers autour de ces écoles », affirme le diplomate qui précise avoir reçu un engagement de fermeture imminente de la part des autorités tchadiennes.

Contacté par Anadolu, Mahamat Tahiro, secrétaire général du ministère de l’éducation nationale, a expliqué que la procédure consistant à retirer les licences d’exercice des écoles privées appartient à une direction technique au sein du ministère. Le ministre de l’éducation signera, in fine, l’arrêté de retrait en fonction des conclusions de ladite direction.

Présentes dans 160 pays, l’organisation parallèle FETO compte des milliers d’institutions de par le monde, dont 2000 écoles. Peu après le coup d’Etat manqué, Ankara a souhaité que les Etats où se trouvent implantées ces institutions prennent « les mesures nécessaires » à leur encontre, sans demander expressément leur fermeture.

Depuis, des pays comme la Somalie, le Soudan et le Niger, ont pris le parti de fermer les écoles liés à la FETO en prévoyant des mécanismes « palliatifs », comme la nationalisation de ces établissements décidée, par exemple, par le président soudanais Omar al Bachir.

Au Tchad, la fermeture de ces écoles n’entraînera pas de désagrément pour plus d’un millier d’élèves qui les fréquentent. « Des alternatives sont en cours d’étude » a affirmé l’ambassadeur.

Par Abdoulaye Adoum pour agence Anadolu

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