La principale plateforme de l’opposition « Wakit Tamma » a annoncé, mercredi 6 avril 2022, suspendre toute négociation avec la junte militaire au pouvoir au Tchad et avec son gouvernement. Une annonce qui intervient à un mois du dialogue dit « national et inclusif » censé réunir l’opposition et les groupes armés. L’annonce a été faite à la faveur d’un point de presse qui a eu lieu à la Bourse du Travail de N’Djaména.
Selon le coordonnateur des actions citoyennes de « Wakit Tamma », Me Max Loalnger, le Tchad est entré dans une zone de turbulence d’une telle intensité que l’on est contraint de se demander s’il y’a encore un pilote à bord. « L’enlisement du pré-dialogue de Doha, la prédominance de la violence au sein des forces de défense et de sécurité, la persistance de l’insécurité qui en découle et l’absence de toute volonté politique d’y mettre un terme, l’absence totale de justice, la flambée galopante des prix de denrées de première nécessité qui alimente la cherté de vie, les violations systématiques des droits humains… sont autant des signaux alarmants et des raisons objectives pour ne pas croire et accepter le leadership du conseil militaire de transition », a-t-il déclaré.
Le jour même de l’annonce de la mort du président Idriss Déby le 20 avril 2021, tué au front contre des rebelles après avoir dirigé 30 ans le Tchad d’une main de fer, son fils, le général Mahamat Idriss Déby, a pris le pouvoir à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux.
Il avait immédiatement dissout parlement et gouvernement et abrogé la Constitution mais promis des « élections libres et démocratiques » dans un délai de 18 mois renouvelable une fois, après un « dialogue national inclusif« , plusieurs fois reporté, et prévu le 10 mai.