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Tchad: après plus de trois mois, les négociations entre la junte militaire et les rebelles à Doha tournent au grand déballage et aux échanges d’invectives

La délégation gouvernementale chargée des négociations avec les groupes politico-militaires a réagi ce dimanche 19 juin suite à la menace des mouvements politico-militaires de suspendre leur participation aux pourparlers de Doha.

Par la voix du président du Comité Spécial de négociations avec les politico-militaires, le ministre tchadien des Affaires étrangères Chérif Mahamat Zene, la délégation a dénoncé des sorties inopportunes et intempestives malgré une certaine retenue de sa part.

« Nonobstant tous ces efforts, certaines voix malintentionnées parmi les groupes politico-militaires persistent dans la désinformation et la manipulation insidieuse de l’opinion. A ce titre, elles tentent désespérément de faire porter sur la délégation gouvernementale la responsabilité du retard dans les pourparlers, ainsi que du retrait du projet d’accord présenté le 12 juin courant par la médiation, retrait suscité par les multiples réactions négatives des groupes politico-militaires », a déclaré le ministre Chérif Mahamat Zene.

En effet, les groupes armés ont accusé, ce samedi 18 juin, « la délégation gouvernementale avec la complicité d’agents provocateurs infiltrés » de « perturber les négociations par des actions de harcèlements et d’intimidations, des provocations et tentatives d’agressions en vue de créer des incidents physiques ». Si les rebelles « réaffirment leur volonté de parvenir à un accord de paix (…) dans un Tchad réconcilié et prospère », les groupes armés « se réservent le droit de suspendre leur participation ou de se retirer des pourparlers ». « Le gouvernement en portera l’entière responsabilité », ont-ils affirmé dans un communiqué commun.

Le 4 avril, l’un des plus puissants groupes rebelles, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), très actif dans le sud de la Libye et le nord du Tchad, avait annoncé son retrait des négociations. Il a vilipendé « l’agenda caché de la junte militaire ».

Plus de trois mois après le début des négociations, les discussions piétinent entre les rebelles et le gouvernement tchadiens. Initialement prévues le 27 février, les négociations avec une cinquantaine de groupes armés avaient été repoussé à la dernière minute au 13 mars. Ces pourparlers doivent les amener à la table d’un « dialogue national inclusif » avec les oppositions politiques et armées. L’objectif final est d’aboutir à une nouvelle Constitution et des élections « libres et démocratiques ».

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