La visite éclair du président Touadera à Ndjamena, le 29 juin 2017, en a surpris plus d’un, d’autant que les présidents tchadien et centrafricain devaient se voir le 3 juillet à Addis-Abeba, lors du Sommet de l’Union africaine. Décryptage de Mondafrique.
Non seulement le président centrafricain Touadera, aux abois, a été d’une rare déférence envers Idriss Deby Itno, qui n’a même pas daigné l’accueillir à l’aéroport ce qu’il venait pourtant de faire pour le président guinéen Alpha Condé, mais il a aussi implicitement remis en cause le récent rapport de la Commission des droits de l’homme de l’Onu listant les 620 cas d’exactions dont beaucoup provienennt des Tchadiens, entre 2003 et 2017, passibles de la Cour Pénale Spéciale de Bangui. On devine le courroux d’Idriss Deby Itno devant ces accusations pourtant bien documentées.
L’ONU mis entre parenthèses
Cette déclaration tant attendue par Ndjamena fut lancée, urbi et orbi, dès sa sortie de l’entretien avec Idriss Deby Itno. « Le rapport de l’Onu n’ engage que ses auteurs … » . Les Centrafricains, l’Onu et les ong humanitaires apprécieront.
En contrepartie, le président tchadien, magnanime envers son nouveau protégé, a confirmé le retour d’un très important contingent tchadien de 3 a 4000 hommes dans la Minusca, qu’il avait décidé de retirer en 2015, suite aux graves accusations portées contre les militaires tchadiens. Il va de soi que ce contingent tchadien sera placé le long de la frontière tchadienne afin de la sécuriser contre les mouvements incessants d’opposants au président tchadien. L’ambassadeur tchadien à Bangui, le général Daoud Yaya Brahim, héros de la lutte contre Boko Haram, retrouvera donc une activité plus proche de ses compétences que celle de diplomate…
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