(Niamey, 12 octobre 2017, Reuters) – Plusieurs centaines de militaires tchadiens engagés dans la lutte contre les djihadistes de Boko Haram au Niger ont quitté le pays, a-t-on appris jeudi de sources humanitaires et auprès des autorités locales.
Le gouvernement tchadien n’a fourni aucune explication, mais il s’est plaint il y a un mois de l’interdiction faite à ses ressortissants de se rendre aux États-Unis, laissant entendre que cette décision pourrait avoir des conséquences sur ses engagements en matière de sécurité, qui comprennent la lutte contre Boko Haram menée avec l’appui des États-Unis.
Dans la région de Diffa, théâtre d’une série d’exactions du mouvement islamiste, la réduction des effectifs tchadiens s’est déjà traduite par une recrudescence du banditisme, selon Ibrahim Arimi, un habitant de Bosso, qui a dû quitter ce village frontalier du Nigeria en raison de l’insécurité.
Selon Lamido Moumouni, député de la région, les habitants commencent à se plaindre. « Ils s’étaient habitués à être sous la protection des troupes et ont donc l’impression que la sécurité va se dégrader », a-t-il dit lors d’une entretien téléphonique.
Au plus fort de leur déploiement, en 2016, après une attaque à Bosso, 2.000 militaires tchadiens participaient à la lutte contre Boko Haram au Niger.
Boureima Balima, avec Emma Farge à Dakar, Jean-Philippe Lefief pour le service français de Reuters, édité par Gilles Trequesser
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