Le Tchad a retiré ses soldats envoyés en renfort en 2016 dans le sud-est du Niger à l’appel du Président Mahamadou Issoufou, après une attaque meurtrière de Boko Haram qui avait fait 26 tués parmi les militaires nigériens et nigérians et 111 blessés, a appris l’agence Reuters ce vendredi 13 octobre de sources concordantes.
Le Tchad a tiré des centaines de soldats du Niger voisin, où ils étaient stationnés pour aider à combattre contre Boko Haram, le groupe islamiste nigérian.
« Nous avons déployé nos forces en profondeur dans le cadre du G5 Sahel entre les trois frontières Tchad, Niger et Libye », a déclaré à l’AFP le ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre. « Ces troupes tchadiennes, quelques centaines de soldats, ont quitté le Niger pour rejoindre la base tchadienne située à Wour dans le massif du Tibesti de la nouvelle force multinationale africaine du G5 Sahel », selon le Général Bichara Issa Djadallah.
« Le Tchad a certainement d’autres besoins qui lui sont propres pour la sécurité de son territoire et a besoin de ses soldats pour sa propre sécurité. C’est cela leur vocation. Ce qui vient de se passer a été fait en bonne intelligence avec les autorités tchadiennes. il n’y a aucun problème à cet égard » a déclaré Mohamed Bazoum, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses du Niger.
Toutefois, il faut se rappeler que la décision du Président Donald Trump de placer le Tchad sur la liste noire des « États voyous » avait choqué les autorités tchadiennes ayant à leur tête le dictateur Idriss Déby. Des experts et d’anciens responsables américains avaient averti en septembre que cela pourrait avoir des conséquences majeures pour la lutte contre le terrorisme en Afrique.
Et il semble que la décision du retrait des troupes tchadiennes du Niger, pays du G5 Sahel où les américains sont très présents, est la réponse du berger Idriss Déby Itno (IDI) à la bergère US. C’est aussi l’occasion, pour l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 27 ans, de faire pression sur la communauté internationale pour le financement du G5 Sahel. Il y a quelques mois, le Général Idriss Déby avait déjà menacé de retirer ses soldats de toutes les missions de paix si la communauté internationale ne venait pas financièrement en aide à son pays. » Le président de la République l’avait dit, nous ne pouvons pas, au stade actuel des choses, garder nos troupes à l’étranger », avait confirmé, ce vendredi à la Deutsche Welle, Hissein Brahim Taha, ministre tchadien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération Internationale. Eh oui, c’est comme ça, la communauté internationale doit désormais s’accommoder des humeurs de notre IDI national, l’homme qui a échoué sur tous les plans et qui a appauvri notre pays, et qui, quotidiennement, multiplie les actes de divisions ethniques entre les Tchadiens pour continuer à exister.
Et il semble aussi que cette décision de retrait des troupes tchadiennes du Niger avait un autre objectif national. En effet, comme l’a très bien souligné le ministre nigérien Bazoum, le despote tchadien a besoin de ses milices claniques pour sa propre sécurité et pour sécuriser notamment la région du Tibesti où il n’était pas le bienvenu lors de sa dernière tournée qui devrait le conduire à Faya-Largeau, Bardaï, Ounianga-Kebir, Fada et Am-Djarass dans la région du Borkou Ennedi Tibesti (BET), au nord du Tchad. Selon des sources fiables, dès son arrivée dans la capitale du Borkou, ses éclaireurs dans la région lui ont fait comprendre que les habitants du Tibesti ne souhaitent plus le revoir parce qu’ils savent très bien ce qu’il a dans sa tête, l’exploitation clandestine de l’or de Miski.
A Faya-Largeau, après avoir limogé plusieurs responsables administratifs et militaires pour « laxisme et laisser-aller », Idriss Déby fait venir l’ancien Président Goukouni Weddeye pour improviser une réunion afin de sensibiliser les notables de la région pour qu’ils ne se laissent séduire par les rebelles Tchadiens qui fourbissent leurs armes à la frontière avec la Libye. De là, il saute l’étape Bardaï dans le Tibesti et met le cap sur Ounianga-Kebir où courant août, une patrouille de l’armée tchadienne a été attaquée par des éléments d’un mouvement rebelle tchadien et a subi des lourdes pertes. Selon le site zoomtchad.com, le convoi présidentiel a été survolé de très près par un hélicoptère américain. Idriss Déby devient alors nerveux et décide de stopper le convoi. Aussitôt après, 5 hélicos américains arrivent menaçants au-dessus de leurs têtes. C’était la panique totale, et le départ désordonné où chacun fonce vers la plus grande palmeraie du Borkou. Après avoir rejoint Faya-Largeau, le maître du Tchad, complétement déboussolé, décide alors de retourner à N’Djaména et de là, il a continué sur Am-Djarass, son fief et destination finale de son aventure dans le BET. Selon toujours le site zoomtchad.com, l’émotion est encore très vive chez les hauts gradés de l’armée clanique du Général-Sultan-Président Idriss Déby Itno.
Il faut peut être rappeler que, quelques jours auparavant, le 4 octobre dernier, quatre bérets verts américains des forces spéciales avaient été tués au cours d’une opération anti-terroriste menée conjointement avec des forces nigériennes à quelque 200 kilomètres au nord de la capitale Niamey dans le sud-ouest du Niger. L’embuscade est l’œuvre « d’hommes lourdement armés venus du Mali » , selon des informations recueillies par l’AFP. Les États-Unis et le Niger ont signé en 2015, un accord militaire engageant les deux pays « à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme » , avec notamment une base à Agadez gérant des drones qui surveillent la zone sahélienne.
Cependant, les éléments de la garde présidentielle envoyés pour sécuriser Bardaï lors de cette tournée, campent toujours sur place et disent clairement à qui veut l’entendre qu’ils attendent leur Commandant en chef qui va bientôt se rendre dans la capitale du Tibesti. Les forces déployées au Niger viendront certainement pour renforcer la sécurité de la région contre une éventuelle percée des rebelles tchadiens.
Mais, comment pourrait-il en être autrement, lorsque, pressé par des sociétés étrangères, Idriss Déby tient coûte que coûte à exploiter l’or de Miski après avoir vendu le pétrole de Doba jusqu’au tarissement des puits, et même si les populations du Tibesti avaient pris leurs responsabilités en disant « niet » à Déby et à ses représentants à plusieurs reprises. L’or de Miski ne va pas être exploité dans des conditions opaques visant à financer les projets du régime de N’Djaména.
De nombreuses compagnies spécialisées dans ce domaine se braquent dorénavant sur notre pays qui semble cacher bien des réserves dans son sol, surtout la région du Tibesti. En tout cas, pour le PDG d’IronRidge Resources Limited, «le Tchad représente une destination à fort potentiel de prospection minérale mais sous-explorée avec un patrimoine aurifère évident largement oublié en raison de l’attention focalisée sur le pétrole».
TchadConvergence
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