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Le Président Idriss Déby annonce un recul du Tchad de 14 années, « là où on était en 2003 » !

Au Tchad, Idriss Déby annonce un retour aux années avant pétrole.

Dans la grande salle des conférences du Palais du 15 janvier, ce samedi 11 novembre 2017, alors qu’il prenait la parole lors de la 6ème Assemblée générale de l’Union nationale des commerçants du Mouvement patriotique du salut (UNC/MPS), le Président Idriss Déby a appelé à investir dans le monde rural et oublier le pétrole. Il a aussi indiqué que pour les fonctionnaires, il faut envisager la fin des augmentations de salaire.

Il est revenu longuement sur la nécessité pour les opérateurs économiques d’investir dans le secteur rural et d’oublier le pétrole qui a alimenté les rêves depuis 2003. Pour les travailleurs du secteur public, l’heure est à l’austérité.

«Avec le pétrole, de nouveaux langages sont sortis : augmentation des prix, augmentation de salaire, augmentation, augmentation… La réalité nous a rattrapés, maintenant on refuse de revenir en arrière. Mais on est obligés de revenir en arrière, on va être là où on était en 2003… », explique sans détour Idriss Déby.

Le despote tchadien se fait peut-être l’écho, sans le dire clairement, des mauvaises perspectives qui s’annoncent pour l’économie tchadienne. Largement dépendant des ressources pétrolières, le Tchad ne reçoit presque plus rien de la vente de son brut qui est absorbée depuis deux ans par le remboursement des créances dues au trader suisse Glencore.

Le Tchad avait contracté ce prêt pour acheter des parts dans le consortium qui exploite le bassin pétrolier de Doba, au sud du pays. Mais avec la chute des cours du brut, la grande partie des recettes pétrolières est dédiée depuis deux ans au remboursement de cette créance.

Les différentes tentatives pour obtenir le rééchelonnement de la créance ont échoué. Ce week-end encore, une délégation ministérielle envoyée à Paris à cet effet est rentrée bredouille.

L’ONG SWISSAID a publié, au mois de juin dernier, un rapport où elle s’intéresse de près au secteur tchadien du pétrole, notamment aux activités de la multinationale suisse Glencore, négociant exclusif de l’État tchadien. Le rapport met en évidence des pratiques assez opaques dans la gestion des millions de dollars tirés de l’exploitation de l’or noir tchadien. Des revenus qui ne profiteraient qu’au Président Idriss Déby et à sa famille, alors que la population végète dans la pauvreté. Le rapport, intitulé « TCHAD S.A. », rappelle qu’en 27 ans de pouvoir, Idriss Déby, le Président du Tchad a transformé son pays en S.A. familiale corrompue. Son régime agit de façon de plus en plus répressive, des proches et des membres de la famille du président et de son épouse contrôlent de larges pans du secteur pétrolier. Malgré des revenus pétroliers de plus de 13 milliards de dollars depuis 2003, près de 50 % de la population tchadienne vit en dessous du seuil de pauvreté. D’après l’étude qui rapporte certaines estimations, le Président  Déby devrait actuellement disposer d’une fortune de 50 à 100 millions d’euros sans compter la fortune amassé par son clan à travers plusieurs membres occupant des postes stratégiques au sein d’entreprises et d’administrations publiques mais aussi des réseaux qui s’étendent aux secteurs stratégiques de l’économie du pays.

TchadConvergence avec RFI

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