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« La répression brutale des élèves et étudiants par les forces de l’ordre au Tchad doit cesser » (Dr Moussa Pascal Sougui)

Le gouvernement tchadien doit enquêter sur la sanglante répression policière des élèves et étudiants qui ont manifesté ce lundi 29 janvier 2018 à N’Djaména, au cours de laquelle, au moins deux élèves ont été abattus et plusieurs enfants blessées ou incommodés par des gaz lacrymogènes.

La police a également arrêté 112 élèves au cours de ces protestations pour exiger le respect du droit fondamental à l’éducation, inscrit dans les articles 28 et 29 de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU dont le Tchad est signataire.

Il n’est pas tolérable que certains membres des forces de l’ordre ne fassent aucune distinction entre les élèves et d’éventuels casseurs. Le mépris total de la vie de ces jeunes manifestants, le recours illégal à la force et l’utilisation systématique et massive des gaz lacrymogènes ne sauraient être tolérés. L’utilisation d’armes à feu contre des manifestants non armés est contraire aux obligations qui incombent à la République du Tchad en vertu du droit international.

Les autorités tchadiennes doivent comprendre que les élèves et les étudiants sont obligés de manifester pour exiger leur droit car l’éducation ne peut attendre.

Elles doivent donc ouvrir sans délai une enquête indépendante sur ces homicides et traduire tous les responsables présumés en justice.

La politique actuelle d’interdiction systématique de toute manifestation autre que pour soutenir le régime, la répression des manifestants pacifiques et l’impunité qui y est associée doivent cesser.

Nous appelons également à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les manifestants détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits.

En outre, nous attirons l’attention de la communauté internationale notamment le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur les graves violations des droits de l’enfant au Tchad.

Enfin, nous condamnons aussi les brutalités policières contre le journaliste Djimet Wiché du journal Alwihdainfo et contre Dingamnayal Nely Versinis, coordinateur du Collectif Tchadien contre la Vie Chère (CTVC) lors des manifestations du 25 janvier à N’Djaména. Nous rappelons au gouvernement que le droit du journaliste, tel que garanti par le code de la presse et la Constitution, doit être entouré de toutes les garanties afin de permettre au professionnel d’exercer son métier librement et sans contrainte.

Dr Moussa Pascal Sougui
Secrétaire général du Conseil National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD-TCHAD)

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