(N’Djaména, 30 mars 2018) – Les travailleurs tchadiens du secteur public perçoivent depuis ce vendredi matin leurs salaires du mois. Ce salaire, selon l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats ne doit pas faire l’objet de déduction des créances au niveau des banques de la place.
Mais, les fonctionnaires ont été surpris de voir que les banques ont encore retiré leurs crédits comme le mois passé. A première vue, les banques n’ont pas respecté le moratoire proposé par le gouvernement.
Jointe au téléphone, la plateforme syndicale entend se rapprocher du gouvernement pour voir la situation avant toute décision.
Selon des informations recueillies par Tchadinfos, le gouvernement a écrit aux banques depuis le 16 mars 218 pour demander la suspension du prélèvement des crédits jusqu’à mai 2018.
Les travailleurs se plaignent ce matin devant les banques. « ils ont coupé, il n’y a pas de changement », dit un fonctionnaire de l’enseignement supérieur. Un autre du département de l’éducation souligne que « le gouvernement est de mauvaise foi ».
Dans sa réaction sur TchadConvergence, le professeur Avocksouma Djona Atchénémou explique que les banques ont leur propre logique. « Ce sont des commerçants qui empruntent eux-mêmes de l’argent auprès d’autres banques qu’ils prêtent aux consommateurs. Je ne vois comment une banque comme la Société Générale va convaincre son débiteur qui est en France d’être compréhensif par rapport à ce qui se passe au Tchad. Je crois qu’avant toute décision, une discussion franche devait d’abord être entamée avec les banques avant de prendre ce genre de dispositions qui n’engagent que le gouvernement et la centrale syndicale. Je ne vois vraiment comment les banques vont obtempérer à une telle décision », a souligné l’ancien ministre de la Santé publique du Tchad.
Tchadconvergence avec Tchadinfos
Je pense bien qu’il ne faut pas qu’on confonde Banques et gouvernement. Elles ont leur principes de gestion donc le professeur a raison. Pour moi les travailleurs doivent supportés les trois mois.