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Renforcement de la coopération entre N’Djaména, Niamey et les forces du maréchal libyen Haftar pour combattre les rebelles Tchadiens

Le mouvement rebelle tchadien Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) a affirmé avoir été la cible de frappes de l’aviation de Khalifa Haftar et soutient que ces attaques sont le signe d’une coopération étroite entre le président tchadien Idriss Déby et le maréchal libyen.

Les rebelles tchadiens basés dans le sud de la Libye ont été bombardés par des avions du maréchal Khalifa Haftar, a appris l’AFP. « L’armée de l’air a mené le week-end dernier des frappes contre un barrage tenu par la rébellion tchadienne […] à plus de 400 km au sud-est de Sebha (600 km au sud de Tripoli), ainsi que contre d’autres positions des rebelles tchadiens dans une oasis dans la région de Terbu, à quelques 400 km au sud de Sebha », a confirmé un responsable de l’armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar.

Une colonne des forces du CCMSR

Selon Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, porte-parole en exil, le CCMSR a été visé par des avions du maréchal Haftar, précisant qu’il n’y a pas eu de victime. Pour le CCMSR, les attaques sur le groupe rebelle par les hommes de Haftar sont le signe que le gouvernement tchadien de Idriss Déby « sous-traite » au maréchal la charge de détruire les rebelles tchadiens en Libye.

Né d’une scission d’un autre groupe rebelle, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), le CCMSR se définit comme une opposition politico-militaire face au dictateur Idriss Déby et revendique plusieurs milliers de combattants.

Il faut rappeler qu’en octobre 2017, trois leaders du CCMSR avaient été arrêtés au Niger, dont le chef du groupe, Mahamat Hassane Boulmaye. Aucune information sur eux n’a filtré depuis leur arrestation. Mais, selon plusieurs sources concordantes, le secrétaire général du CCMSR, Mahamat Hassane Boulmaye, son porte-parole, Ahmat Yacoub Adam et Dr Abdramane Issa Youssouf ont bel et bien été extradés par le Niger vers le Tchad en violation des droits humains et notamment des droits des réfugiés politiques définis par la convention de Genève du 28 juillet 1951. Les trois leaders du CCMSR seraient actuellement détenus dans le sinistre bagne de Koro-Toro en plein désert tchadien.

Mahamat Hassane Boulmaye et ses adjoints Ahmat Yacoub Adam et Dr Abdramane Issa Youssouf.

Selon le journal tchadien Alwihdainfo, cette attaque des forces de Khalifa Haftar contre les positions des rebelles tchadiens ne semble pas obtenir le soutien des chefs des tribus libyennes. Ces derniers ont demandé à l’homme fort de l’est de cesser toute hostilité militaire et de négocier pour obtenir le retrait des rebelles tchadiens de la Libye. Les bombardements des positions des rebelles tchadiens accentueront la pression sur le peuple libyen dans les zones d’hostilité, à en croire une autorité traditionnelle libyenne à Sebha dans le sud libyen. En effet, selon des sources militaires, l’effectif des rebelles tchadiens en Libye avoisine les 11.000 hommes répartis en six mouvements dont les plus importants sont le CCMSR de Mahamat Hassane Boulmaye, l’Union des Forces de la Résistance (UFR) de Timane Erdimi et le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) de Mahamat Mahdi Ali. Il serait donc très difficile pour le maréchal libyen, qui n’a pas encore définitivement conquis même pas son fief Benghazi, de venir à bout des rebelles tchadiens très aguerris et rompus au combat dans le désert.

Le Tchad a toujours eu depuis son indépendance en 1960 des rebelles armés par-delà ses frontières. Les présidents Hissène Habré ou Idriss Déby sont eux-mêmes d’anciens rebelles.

TchadConvergence avec AFP

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