Un accord serait intervenu entre la direction générale de la radio et télévision nationale et l’opérateur de téléphonie mobile Tigo pour empêcher la pénétration des fréquences des compagnies de téléphonie mobile sur le sol tchadien, d’après une source au sein de ladite direction reccueillie par le journal Alwihdainfo.
Il s’agit en clair d’installer des pylônes de Tigo sur le nouveau siège de la télévision et de la radio en phase de finition, pour brouiller l’accès à la connexion internet émise par les opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun depuis Kousseri, en vue d’empêcher la population tchadienne vivant non loin de Kousseri de se connecter à internet via les réseaux camerounais. Ceux-ci sont moins coûteux et de meilleure qualité.
Actuellement, les réseaux de téléphonie mobile camerounais permettent de contourner la censure des réseaux sociaux imposés par l’opérateur Tigo à ses clients au Tchad sans aucune justification légale, avec une connexion internet très chère et de mauvaise qualité.
Pourtant, dans l’accord de 2016 sur la gestion des fréquences sur leur frontière commune, il est question d’une diminution à 1000 m de la distance de pénétration maximale sur la frontière commune entre les deux pays, excepté Kousseri – N’Djamena qui est de 500 m.
Plutôt que de chercher à améliorer sa performance en terme de connexion et de revoir à la baisse le prix de connexion pour pouvoir fidéliser sa clientèle, l’opérateur de téléphonie mobile Tigo décide de restreindre l’accès à la connexion internet qui émane des compagnies de téléphonie mobile camerounaises en installant des pylônes pour brouiller l’accès à la connexion internet. Cette mesure devrait être opérationnelle une fois que le nouveau siège de la radio et télévision sera officiellement remis aux autorités tchadiennes en juin, lors d’une cérémonie, d’après cette même source.
C’est sur une contrainte du gouvernement tchadien que Tigo opère depuis plus d’un mois une censure des réseaux sociaux au Tchad.
Cette mesure liberticide prise pour brouiller l’accès libre à l’Internet via les réseaux camerounais a pour objectif de restreindre encore la liberté d’expression et l’accès aux droits à l’information du peuple tchadien. C’est la deuxième fois que l’Internet et les médias sociaux sont perturbés cette année par l’État. Les autorités tchadiennes ont perturbé le service d’Internet en janvier 2018 pendant des manifestations prévues qui étaient organisées par des groupes de la société civile et des syndicats dans le pays.
Avant les incidents susmentionnés, le gouvernement tchadien avait également restreint accès a Internet en avril 2016 lors des élections présidentielles. Aucune explication officielle n’a été donnée.
Plusieurs ONG internationales appellent le gouvernement du Tchad à garantir les droits d’information en ligne des citoyens en tout temps, conformément à article 27 de sa Constitution nationale et aux dispositions d’autres cadres régionaux dont le Tchad est signataire. Elles appellent également les opérateurs mobiles au Tchad à restaurer les plates-formes de médias sociaux et les services Internet pour permettre aux citoyens de poursuivre leurs activités quotidiennes en ligne.
TchadConvergence