Les chefs de cantons et sultans sont réunis en conférence depuis ce matin au Palais du 15 Janvier, à N’Djaména. Au cours de cette conférence, les gardiens des us et coutumes doivent discuter sur le changement des comportements et des mentalités des autorités traditionnelles à l’aune de la quatrième République. L’événement a été officié par le président de la République, Idriss Déby Itno.
C’est une première au Tchad. La première fois que les chefs traditionnels se réunissent pour discuter de l’avenir du Tchad. Ils sont plus de 600 chefs réunis sous la kyrielle de l’association des autorités traditionnelles et coutumières. Cette conférence, placée sous le signe du « fonctionnement et mission de la chefferie traditionnelle », devra permettre aux dépositaires des valeurs culturelles et traditionnelles de disséquer les maux qui minent leurs associations.
Ainsi, le président de ladite association, par ailleurs président du comité d’organisation, Tamita Djidingar, a rappelé à ses pairs leur rôle de gardien des us et coutumes et les a invités à un changement des paradigmes quant à leurs tâches au sein des communautés pour devenir des agents de développement. Ces sages de la société, majoritairement vieux, ont été cajolés par le chef de l’État qui a reconnu « le rôle louable qu’ils jouent dans le maintien de l’harmonie communautaire ».
Le président a estimé que « la République doit conforter nos chefs traditionnels dans leur rôle de gardiens des us et coutumes et aussi les amener du fait de leur autorité morale reconnue par tous à être des acteurs de premier plan dans un État qui se veut moderne et tourné vers l’avenir ».
Comme à l’accoutumée, le président IDI a promis de faire des chefs traditionnels un levier vital de la quatrième République : « Avec la mise en place du prochain Haut conseil des collectivités autonomes et des chefferies traditionnelles, vous serez au centre des décisions qui engagent l’avenir de notre pays ». Il entend faire d’eux des agents de développement à la base.
Si cet aveu du président de la République est une prise de conscience quant au rôle que doit jouer la chefferie traditionnelle dans le développement du pays, il va de soi que la tâche semble manifestement fastidieuse. Surtout que l’intervention intempestive des autorités militaires et administratives dans les affaires communautaires a dénué le rôle de ces leaders très écoutés de toute sa substance. C’est donc une confession.
TchadConvergence avec Djimet Wiché Wahili, Alwihdainfo