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Faustin-Archange Touadéra: « il y a de la place pour tout le monde en Centrafrique »

Dans une interview accordée à Christophe Boisbouvier de RFI à Erevan, le 11 octobre 2018, après son discours à la tribune du 17e sommet de la Francophonie, le Président Faustin-Archange Touadéra a déclaré que « la présence des russes en Centrafrique est liée au fait la Fédération de Russie a bien voulu donné gracieusement des armes pour aider à soutenir les forces de défense et de sécurité de la Centrafrique qui en étaient vraiment démunies ».

Mais, selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, Paris a tenté de mettre en garde le chef de l’État Centrafricain, Touadéra, sur l’accélération de ses relations militaires avec la Russie.

C’est dans cette optique que le Président Emmanuel Macron a convoqué à Erevan en Arménie, lors du 17ème sommet de la Francophonie, un mini-sommet qui a réuni autour de lui, Idriss Déby, Sassou, Touadéra et le Président de la commission de l’Union Africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

D’après toujours Confidentiel Afrique, le Président français Macron et son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sous les conseils avisés des officiers de la DGSE, ont utilisé Sassou et Déby pour faire fléchir Touadéra à ne pas surtout laisser la Russie installée une base militaire en RCA. Ce projet est très mal perçu par Paris et ses alliés de l’OTAN. Mais, Touadéra aurait maintenu son agenda avec Moscou en dépit des injonctions de Paris, N’Djaména et Brazzaville. Droit dans ses bottes, le chef de l’État centrafricain n’a pas fléchi et aurait fait observer au Président Macron que Déby et Sassou ont régulièrement joué un double jeu en RCA. La crise en RCA est en partie alimentée par les puissances régionales qui tirent depuis des années les ficelles au grand dam du peuple Centrafricain.

Il sied de rappeler que le Président Emmanuel Macron et son ministre Jean-Yves Le Drian ont rencontré le Président Faustin Archange Touadéra dans les coulisses du siège l’ONU, le 24 septembre à New-York, en marge de la 73e Assemblée Générale de l’ONU. Emmanuel Macron a assuré la Centrafrique du soutien de la France dans les négociations à venir à l’ONU sur le renouvellement du mandat de la Minusca, que Bangui souhaite voir renforcée face au regain de violences qui menacent de faire replonger le pays dans la guerre civile.

Selon La Lettre du Continent, la ministre française des Armées, Florence Parly, se rendra à Bangui prochainement après s’être rendu au Tchad en octobre. Elle devrait notamment sensibiliser le Président Touadéra sur l’intérêt d’un rapprochement avec Paris au détriment de son influent conseiller russe, Valery Zakharov. En échange, la France pourrait accéder à certaines demandes du Président centrafricain concernant l’armement et l’équipement des Forces armées centrafricaines (FACA). Ce déplacement, le premier d’un officiel français depuis 2016, était calé fin juillet, mais l’appareil qui devait rallier la Centrafrique a été, selon nos sources, réquisitionné au dernier moment par l’Élysée, rendant ce déplacement impossible. En plus de son appui logistique – un nouvel accord de coopération militaire a été signé entre les deux pays le 21 août -, la Russie n’hésite plus à s’immiscer dans la politique locale, au risque de court-circuiter la médiation conjointe des Nations unies et de l’Union africaine (UA). Fin août, le même Valery Zakharov a réuni, au Soudan, les différents groupes armés qui essaiment en Centrafrique – Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), Union pour la paix en Centrafrique(UPC), Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC)… – pour la signature d’un accord de paix.

Mais, dans son interview à Christophe Boisbouvier, Touadéra a précisé « qu’il y a de la place pour tout le monde, nous demandons à tous les amis de la Centrafrique de venir l’aider, il y a beaucoup trop de défis en République centrafricaine pour nous limiter à cela. J’invite tous nos partenaires, nos amis, ceux qui veulent nous aider, de venir soutenir la République centrafricaine. Nous sommes très loin de ces préoccupations géostratégiques et autres ».

TchadConvergence

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