(N’Djaména, 17 novembre 2016) – Le régime d’Idriss Déby Itno au Tchad a désamorcé ce jeudi l’examen d’une motion de censure déposée par l’opposition, quelques heures avant un meeting prévu dans l’après-midi à N’Djamena malgré son interdiction par les autorités.
A l’Assemblée, la séance d’examen de la motion de censure a été annulée faute de quorum de députés présents, a constaté un correspondant de l’AFP. Les élus de la majorité ne sont en effet pas venus en séance à l’appel du président.
Les députés de la majorité présidentielle boycottent la séance et brillent par leur absence dans la salle selon le correspondant de VOA Afrique sur place.
“Il y avait 110 absences sur 184 députés”, a précisé à l’AFP le leader de l’opposition, Saleh Kebzabo.
Selon le règlement intérieur, une autre séance doit être programmée dans les 72 heures. Une réunion doit avoir lieu dans l’après-midi pour fixer le nouvel ordre du jour de l’Assemblée.
Selon le correspondant de VOA Afrique, des consignes fermes ont été données aux députés de la majorité de boycotter cette séance.
Le journaliste François Djékombé a écrit sur Facebook que « le MPS a réussi à faire capoter la motion de censure contre le gouvernement en envoyant des sms et des appels téléphoniques aux députés de la majorité qui ont refusé de venir ce matin à l’interpellation du Premier Ministre Albert Pahimi Padacké à l’Assemblée nationale ».
Les députés d’opposition voulaient sanctionner le gouvernement du Premier ministre Albert Pahimi Padacké pour sa gestion de la grave crise que traverse le pays victime de la chute des cours du pétrole.
Le gouvernement a annoncé 16 mesures d’économie en septembre. “Des voix se lèvent contre ces mesures d’austérité au sein même de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale”, rapportait en octobre un média tchadien en ligne, TchadConvergence.
La demande de motion de censure introduite le 11 octobre dernier par 23 députés contre le gouvernement vise à échanger avec le premier ministre sur plusieurs questions, dont 16 mesures dites d’urgence prise par le gouvernement pour gérer la crise financière et ces effets collatéraux sur la population : fermeture des hôpitaux, des écoles, l’envoi des troupes tchadienne sur des théâtres de guerre à l’extérieur sans l’avis de la représentation nationale, ainsi que la construction de certaines infrastructures donnant lieu à des dérapages financiers énormes.
C’est après débat qu’il y aura un vote à bulletin secret pour censurer le gouvernement ou non. Compte tenu de la gravité de la situation et voyant un danger venir un travail de sous marin a été fait.
Selon le règlement intérieur, une autre séance doit être programmée dans les 72 heures. Une réunion doit avoir lieu dans l’après-midi pour fixer le nouvel ordre du jour de l’Assemblée.
Le pouvoir cherche-t-il alors à gagner du temps ? Il semble que le Président Idriss Déby hésite entre garder et virer le Premier ministre Pahimi Padacké Albert avec les 16 mesures impopulaires. Il faut reconnaître que, ces derniers temps, le Président Idriss Déby était trop pris par ses activités de Président en exercice de l’Union Africaine. Va-t-il maintenant se concentrer sur la situation très grave que vivent les Tchadiens ?
Par ailleurs, le Président Idriss Déby a accordé ce matin, une audience aux trois leaders religieux du pays, Dr Cheikh Hissein Hassan Abakar, président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad, Edmond Djitangar Goetbé archevêque de N’Djaména et Pasteur Souina Potifar, Secrétaire général de l’Entente des Eglises et Missions Evangéliques au Tchad. C’est à la demande du nouvel archevêque de N’Djaména, Monseigneur Edmond Djitangar Goetbé que le Chef de l’État a accordé l’audience aux trois leaders religieux. La célébration de la Journée nationale de la paix, de la cohabitation pacifique et de la concorde nationale et la crise grave que traverse le pays étaient au centre des discussions.
TchadConvergence avec AFP et VOA
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