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Au Tchad, de report en report depuis 2015, le Maréchal Président dictateur Idriss Déby a réussi à reléguer les élections législatives après la présidentielle de 2021

Les élections législatives au Tchad, maintes fois différées depuis plus de 5 ans, ont finalement été fixées à octobre 2021, le Maréchal Idriss Déby ayant successivement justifié leur report par les difficultés financières, la menace terroriste, puis le coronavirus.

Élue en 2011, l’actuelle Assemblée nationale, largement dominée par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti du Maréchal Président Idriss Déby, qui dirige ce pays pauvre d’une main de fer depuis près de 30 ans, devait être renouvelée en 2015.

Mais M. Déby, dont le pays est en proie aux attaques meurtrières du groupe terroriste nigérian Boko Haram dans l’Ouest, avait repoussé le scrutin à cinq reprises. Il a régulièrement invoqué la menace terroriste, puis les difficultés financières et, récemment –après avoir pourtant enfin promis un scrutin fin 2019 puis 2020–, l’épidémie de coronavirus et la saison des pluies.

La commission électorale nationale indépendante et le cadre national de dialogue politique, les deux organes en charge des élections, ont été sommés il y a quelques jours par le dictateur tchadien d’accélérer le processus électoral qui bat de l’aile depuis des années.

Après concertations, la présidentielle est prévue pour le 11 avril 2021, l’échéance normale et les législatives le 24 octobre de la même année soit plus de six ans après la fin du mandat des députés. Un calendrier qui consacre une inversion du cycle électoral ; normalement, les législatives ont lieu avant la présidentielle. On assiste donc aussi, à un nouveau report des législatives.

C’est le chronogramme des élections rendu public par la CENI (la Commission électorale) et le CNDP (Le cadre national de dialogue politique), après un ultimatum d’une semaine donnée par le maréchal Idriss Déby.

Le scrutin devra permettre l’élection de 166 députés contre 188 actuellement, pour l’unique chambre du Parlement tchadien, qui s’apparente davantage à une chambre d’enregistrement, archi-dominée par le parti de M. Déby.

« J’espère que, pour une fois, le scrutin sera tenu, dans un calendrier établi sous la dictée du MPS, qui a toujours souhaité que les législatives se tiennent après la présidentielle », observe pour l’AFP Saleh Kebzabo, député et un des leaders de l’opposition, à la tête de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR).

Le MPS et ses satellites contrôlent 146 des 188 sièges de l’Assemblée sortante. « L’inconvénient aussi, c’est qu’ils seront encore en place pendant plus d’un an, toujours dans l’illégitimité », déplore M. Kebzabo.

M. Déby n’a pas annoncé officiellement s’il briguerait un nouveau mandat mais cela ne fait guère de doute dans l’esprit de ses opposants et des observateurs politiques.

TchadConvergence avec AFP et RFI

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