Par un arrêté n° 345 du 30 août 2017, portant recadrage du paquet de gratuité des soins dans les structures sanitaires au Tchad, la ministre de la Santé publique, Mme Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, réduit substantiellement la liste des maladies admises jusqu’à ce jour dans la mise en œuvre de cette politique sanitaire en faveur des populations.
De quarante cinq maladies et problèmes de santé faisant initialement l’objet de prise en charge gratuite par l’unité de gestion, le nouveau texte les résume à cinq cas dans les centres de santé et hôpitaux. Il s’agit désormais des cas de paludisme grave, des consultations prénatales, néonatales, de la césarienne, de la prise en charge nutritionnelle des enfants, des morsures de serpent et de scorpion.
Cependant, les bénéficiaires de cette gratuité ciblée ainsi que les moyens de leurs soins, changent selon que l’on se trouve dans un centre de santé ou dans un hôpital. Dans les centres de santé, la gratuité des soins ne s’applique qu’aux enfants de zéro à cinq ans et les femmes enceintes pour les cas relatifs aux soins d’accouchements et de traitements nutritionnels. Et, dans les hôpitaux où tout se vend, malgré l’instauration de la gratuité en rapport aux soins d’urgence, l’acte de Mme Ngarmbatina limite la liste des bénéficiaires aux femmes enceintes, aux victimes de fistules et patients souffrant des cas de paludisme grave, des morsures serpent et de scorpion. Ici, les moyens de la gratuité concernent les kits de traitement et les sérums antivenimeux. Comme l’on peut constater sur les deux documents comparatifs de l’ancien et du nouveau régime des soins gratuits, la plupart des cas récurrents de consultation dans les structures sanitaires sont écartés dans la nouvelle réglementation. Qu’il s’agisse de tétanos, méningite ou de brûlure grave, les patients ne peuvent désormais prétendre aux soins gratuits qui, d’ailleurs, n’existaient que de nom.
Qu’est-ce qui peut bien motiver un tel acte, alors que c’est au nom de la gratuité des soins que le ministère de la Santé publique mène depuis lors sa campagne auprès de ses partenaires pour le financement des programmes spécifiques de lutte?
D’après les explications recensées dans le milieu de la hiérarchie, cette décision est le fruit d’un constat selon lequel le personnel soignant (des médecins, responsables des structures sanitaires aux pharmaciens en passant par les infirmiers), à qui on a confié l’exécution de la gratuité de soins, détourne les médicaments mis à sa disposition pour ensuite les vendre aux patients bénéficiaires en principe.
Même s’il s’agit de corriger une injustice qui s’érige en règle, comment peut-on justifier le fait que, définitivement, les maladies chroniques telles que tuberculose, le Vih-Sida, etc. soient écartées dans le cadre de la gratuité, ciblée soit-elle, des soins de santé?
Dans un pays où les accidents de voies publiques et autres sinistres sont monnaie courante, que fera-t-on de ces multiples cas de traumatisme qui requièrent une extrême urgence dans la prise en charge?
En attendant les explications des responsables du département de la Santé publique, il faut souligner que cette mesure est un revirement brusque qui trahit les discours tenus sur la politique sanitaire au Tchad.
Par ANG, N’djaména Bi-hebdo
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On ne peut faire la promotion de la gratuité des soins dans les hôpitaux sans respecter ses principes qui en découlent.
Il vaut mieux changer cette appellation par le ciblage des soins.
donc vs parlez tous ça au fond ya rien.
Mieux de dire que Ya pas la gratuite de soins au tchad, là c facile a comprendre.