Depuis une semaine, les sièges des principaux partis politiques de l’opposition tchadienne et des organisations des droits de l’homme qui ont boycotté le Forum dit « national et inclusif » sont quadrillés par la police.
La police encercle aussi les domiciles des leaders politiques de ces partis pour empêcher l’organisation d’un contre-forum citoyen prévu pour le 16 novembre prochain. La présence policière autour des sièges des partis d’opposition et de leurs leaders inquiète les voisins dans les quartiers.
Au quartier Klemat Deux Châteaux, dans le 4e arrondissement de N’Djaména, quatre véhicules remplis de policiers sont stationnés à quelques mètres du domicile de l’opposant Mahamat-Ahmad Alhabo, secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement, selon une information donnée par la Deutsche Welle. « Depuis une semaine, on vit vraiment dans la peur. Tout le quartier est bourré de militaires. Quand tu reviens de quelque part, il faut d’abord donner des explications aux forces de l’ordre avant qu’elles ne te laissent rentrer chez toi. Même les enfants ont peur de sortir à cause de la présence des policiers. C’est vraiment inadmissible ce qui se passe », a déclaré un certain Mahamat Saleh au micro de Blaise Dariustone pour la Deutsche Welle.
Au quartier Habbena, dans la commune du 7e arrondissement, les voisins du siège du mouvement politique « Les Transformateurs » de Dr Succès Masra sont aussi gênés par la présence policière. « Cela fait plus de sept ans que je vis dans ce quartier, je n’ai jamais vu un événement pareil. On ne peut pas sortir tranquillement. Qu’on soit membre de ce parti ou pas, le fait d’être voisin du siège fait qu’on est mal vu. On est soumis à des interrogatoires à longueur de journée. Je suis sidéré par ce comportement », témoigne Germain.
Mardi, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a appelé les autorités à lever le siège autour des bureaux des partis politiques. Une équipe conduite par son président Djidda Oumar Mahamat s’est rendu sur le terrain pour constater la présence policière.
Pendant ce temps, le Maréchal-Président du Tchad part en campagne présidentielle dans le sud de notre pays. Il est attendu ce jeudi à Bongor, au Mayo-Kebbi Est, pour la premier étape d’une tournée dans la zone méridionale, selon une information donnée par le journal Alwihda. Plusieurs membres du gouvernement l’attendent sur la Place de la nation de Bongor avec un comité d’accueil composé notamment de militants de son parti MPS.
Une délégation terrestre du MPS en provenance de N’Djamena et en direction de Bongor, a fait un accident mardi nuit vers 23 heures à Moulkou, une ville à mi-chemin entre Bongor et Guelendeng. Plusieurs personnes sont grièvement blessées, selon Alwihda. Le chauffeur d’un véhicule Hilux de la délégation a tenté d’éviter une collusion de voitures et a dévié son volant sur un pont. Deux passagers ont la main cassée tandis que d’autres personnes ont subi des chocs.
A Bongor, le Maréchal qui tient le Tchad d’une main de fer depuis trois décennies recevra tour à tour les chefs traditionnels de la province du Mayo-Kebbi Est, selon le journal Tchadinfos. Mais aussi quelques représentants du Bureau politique provincial du Mouvement patriotique du salut (MPS). Il va aussi inaugurer, ce jeudi, le centre communautaire multimédia de l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC). Pala, Doba et Sarh sont les prochaines étapes de cette tournée présidentielle.