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Au Tchad, les politiques se bousculent pour exiger la cessation immédiate de la guerre à Miski

Le parti Alliance Nationale Républicaine (ALNAR), dans un communiqué publié le 4 novembre, a demandé l’arrêt immédiat des hostilités et l’ouverture d‘un dialogue inclusif pour trouver une porte de sortie de la crise qui sévit au Tibesti afin de sauver la vie de la population autochtone avec leurs biens. Le parti ALNAR a fait cet appel au nom de l’humanité, de la justice et de la paix. Il a demandé aux ambassadeurs de la paix, aux comités des sages, les conseillers du Président Idriss Déby, les partis politiques et aux forces vives de contribuer pour la restauration d’une paix durable dans le Tibesti et au Tchad en général. Le dialogue reste la seule voix de sortie de cette crise.

Le président de l’Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP), Max Kemkoye a fait, ce mercredi 21 novembre 2018, au siège de sa formation politique, une déclaration relative à la situation politique et sécuritaire dans le Tibesti. Le président de l’UDP, Max Kemkoye déclare que le gouvernement doit sortir de la surenchère verbale et de la rhétorique guerrière pour traiter le problème en appelant les choses par leur nom, tout en regrettant cette situation de confusion dans laquelle aucune approche politique n’est envisagée ce jour. « En lieu et place, l’on ne nous sert que le langage de la force et de la reddition à tout prix. Les temps ont changé et le pouvoir en place doit évoluer avec ce temps, car cette comptabilité macabre ne peut échapper au code unifié de justice militaire et peut en plus gonfler l’actif criminel susceptible d’intéresser ou de tomber un jour sous le coup du droit pénal international de crime de guerre et crime contre l’humanité », prévient-il. Par ailleurs, Max Kemkoye ajoute que : « Quand une population n’est pas d’accord avec une réorganisation ou un découpage administratif, quand une population réclame ses droits à travers la demande d’application de la loi quant à l’exploitation aurifère, selon laquelle l’exploitation doit dégager une redevance à reverser à la zone productrice si celle-ci se fait de façon industrielle, tout ça n’est qu’une revendication légitime et le pouvoir doit entendre ».

Le chef de file de l’opposition tchadienne, le Député Saleh Kebzabo a déclaré le 22 novembre à RFI que « le Président Déby, en faisant de la guerre au nord une affaire vraiment personnelle, est en train d’aggraver la situation. Il est dans une erreur grave. C’est même une faute politique qu’il est en train de commettre, en excluant pratiquement tout le pays de ce qu’il est en train de faire. On n’a même pas droit à l’information. Tout le monde se demande ce qu’il se passe ».

Le Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), a tenu le vendredi 23 novembre 2018, à la Maison de Femmes du Tchad, son 4ème congrès. Le PLD a exigé du gouvernement d’arrêter de faire la guerre au peuple Tchadien et notamment contre les populations du Tibesti. Il appelle à décréter un cessez-le-feu et à entamer immédiatement des démarches pour ramener la paix et la quiétude sur l’ensemble du territoire national.

Le 28 novembre, à l’initiative du Député Saleh Makki qui préside le groupe parlementaire « les Démocrates » à l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont appelé à la cessation des hostilités et à se rendre dans le Tibesti. Saleh Makki a confié ce matin à RFI que les « raisons du mécontentement des populations du Tibesti, ayant conduit aux hostilités en cours, se situent à deux niveaux : un découpage administratif contesté et l’intention du gouvernement d’exploiter l’or découvert il y a peu dans cette partie du territoire dans des conditions que les autochtones n’approuvent pas ». « Nous voulons aller sur place. Il faut une délégation parlementaire issue de toutes les sensibilités de l’Assemblée, écouter la population et prendre leurs revendications s’il y en a, les apporter ici et en discuter avec l’exécutif pour absolument ramener le calme dans cette partie de notre pays. Nous sommes pour l’arrêt immédiat de toute hostilité des deux côtés pour nous permettre d’intervenir. Sinon, nous ne pourrons pas intervenir et il faut absolument un arrêt de toutes les violences », a expliqué Saleh Makki à RFI.

Le secrétaire général du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie au Tchad (MANID-TCHAD), Oueikonga Guelmine Kemdah, a fait, ce mercredi 28 novembre une déclaration relative au 60ème anniversaire de la proclamation de la république du Tchad. Il est revenu sur la situation dans le Tibesti. « Le drame qui écœure les tchadiens dans leur grand ensemble est la situation qui prévaut dans Tibesti. Les populations civiles de Miski, de Yébibou et de Kouri bougoudi qui subissent presque chaque jour les raides aériens ne peuvent jamais manquer de notre soutien total vis-à-vis des civils assassinés innocemment. C’est pourquoi, le MANID-TCHAD dénonce, condamne et exige l’arrêt immédiat de ces bombardements pour laisser place au dialogue, véritable socle de paix », martèle Oueikonga Guelmine Kemdah.

TchadConvergence avec Djimet Wiché Wahili, Alwihdainfo

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