Au Tchad, 5,5 millions de personnes, soit près d’une personne sur trois, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence selon un rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA).
L’insécurité alimentaire et la malnutrition affectent 5,1 millions de personnes parmi lesquelles plus de 1,7 million en situation d’insécurité alimentaire sévère. Le Cadre Harmonisé de mars a projeté que la malnutrition aigüe toucherait 2,2 millions de personnes au Tchad en 2021, en particulier les enfants pour qui c’est la première cause de mortalité infantile.
Aujourd’hui, 1,7 million de personnes sont affectées par les urgences sanitaires, parmi lesquelles les enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Cela est dû à un faible accès aux services sociaux de base (accès limité à l’eau potable, à l’assainissement, et aux soins de santé primaire y compris la faible couverture vaccinale et la santé reproductive) et à l’apparition de maladies à potentiel épidémique. De janvier à juillet 2021, près de 2 000 cas de rougeole dont 12 décès ont été rapportés ainsi que près de 350 000 cas confirmés de paludisme dont 546 décès. Une épidémie de grippe A (H1N1) est en cours dans le Ouaddaï. La situation générale est aggravée par l’urgence globale liée à la COVID-19. Si les mesures restrictives adoptées ont eu un impact positif sur le contrôle de la pandémie, elles ont également eu un impact négatif sur l’accès et la réponse dans certains cas. Depuis son apparition le 19 mars 2020, près de 4 800 cas et 174 décès ont été enregistrés dans 19 provinces, au 25 juillet 2021.
La province du Lac est toujours en proie à l’insécurité, aux attaques, aux incursions et infiltrations des groupes armés non-étatiques (GANE) contre les Forces de Défense de Sécurité (FDS) et les populations locales, provoquant des déplacements. Au Sud, la crise de déplacement continue à prendre de l’ampleur en raison de la nouvelle arrivée de milliers de retournés et refugiés de la RCA, conséquence de l’action des GANE présents au-delà de la frontière. L’est du Tchad est confronté à des vulnérabilités liées à l’eau, aux urgences sanitaires et à l’alimentation, aggravées par les aléas agro-climatiques, affectant les communautés résidentes, les nomades ainsi que les réfugiés.
Plus d’un million de personnes sont en situation de déplacement dans le pays. Parmi ces personnes, on trouve quelques 510 325 réfugiés, 402 703 personnes déplacées internes, 30 000 retournés tchadiens au Lac, et 89 800 retournés tchadiens de la RCA au Sud. Les récents retournés et réfugiés venus de la RCA (34 641 personnes) depuis janvier 2021 sont dans une situation de grande vulnérabilité qui nécessite des ressources additionnelles.
300 000 personnes pourraient être affectées par les inondations au Tchad en 2021. À la mi-juillet, 25.000 personnes sont affectées (soit 8,3%) avant la période de pic d’août 2021 selon les prévisions saisonnières.