Dans un Point de vue intitulé « la jeunesse tchadienne n’a pas besoin d’un avenir sanglant tracé par les armes » publié le 12 avril 2018 dans le Journal français « le Monde », un mystérieux groupuscule se proclamant en collectif des jeunes tchadiens composé notamment de :
Nadjo Kaina, Kally Mahamat, Brahim Ibni Oumar Mahamat Saleh, Hissein Mahamat Nouri et Bertrand Solo Ngandjei
dénonce, dénigre et jette l’opprobre sur la Résistance armée.
Ce farfelu groupuscule s’en prend violemment sans aucun argument valable à la Résistance armée en occultant sciemment la nature dictatoriale, prédatrice, clanique, répressive et illégitime du pouvoir de Deby, qui a bloqué de facto toute autre alternative au peuple tchadien martyrisé. Les auteurs de l’article feignent d’oublier que la Résistance armée n’a jamais été un choix pour assouvir une ambition personnelle ou d’un groupe quelconque, mais c’est une obligation patriotique.
Imposée par un régime qui n’offre que la répression, les arrestations arbitraires, l’assassinat politique, la menace et les intimidations de toute sorte. La Résistance armée est la seule réponse valable à la résignation complice que le régime de Deby tente d’instaurer au Tchad.
Après 28 longues années d’un pouvoir qui se maintient que par la terreur, la force et le trucage flagrant des élections, le peuple tchadien qui a tenté en vain de prendre son destin en main par des actions pacifiques, s’est rendu à l’évidence : Idriss Deby règne par la force et ne partira que par la force. Face à cette situation dramatique que traverse le pays, à cause de la mal gouvernance et la confiscation du pouvoir, s’en prendre à la Résistance armée qui est un droit et un devoir inaliénables sans autant proposer une autre alternative crédible et salvatrice pour le peuple tchadien martyrisé, ne peut être qu’une manœuvre orchestrée par le régime dictatorial et illégitime pour créer de la diversion.
Dans leurs allégations mensongères et dans le seul but de discréditer la Résistance, les auteurs de l’article reprennent carrément le refrain chanté en tout temps par le pouvoir dictatorial, prédateur et illégitime, accusant la Résistance de mercenariat sans apporter aucune preuve. Par ailleurs, dire que la Résistance constituerait une menace pour le pays ou la sous région, réduire la Résistance à un groupe tribal ou insinuer qu’une fois au pouvoir les résistants le confisqueraient, C’est vraiment poignarder dans le dos, tous ces jeunes patriotes qui au péril de leur vie se sont engagés pour leur peuple et leur Patrie prise en otage depuis 28 ans par un système prédateur, maffieux et corrompu. Eh bien, la vraie menace pour le Tchad, c’est le maintien du pouvoir du potentat Idriss Deby que subitement et curieusement ces gens sont devenus ses « avocats ».
La Résistance armée est née à cause de la confiscation du pouvoir par les armes. Le temps où un groupe armé prendrait le pouvoir pour le conserver est bien révolu.
Mais le temps où un régime règne depuis 28 ans par la terreur, la force, la répression, la fraude et la corruption est bien révolue aussi.
En outre, les auteurs de l’article propose à leur gouvernement d’ouvrir par eux-mêmes un dialogue et qu’ils sont prêts à rencontrer les résistants pour les faire rentrer au pays. La position de la Résistance armée sur le dialogue est très claire: nous préférons mieux que quiconque trouver une solution politique à notre pays que de faire la guerre. Notre position émane du peuple tchadien lui-même : nous exigeons un Dialogue National Inclusif dans un pays neutre sous la supervision de la Communauté Internationale pour résoudre définitivement les maux qui minent notre chère Patrie. Sans cela aucune autre initiative n’est qu’une manœuvre dilatoire pour perpétuer le régime agonisant de Deby.
En fin, c’est avec une grande indignation et un grand étonnement que ces jeunes qui ont été eux-mêmes victimes de la répression de la dictature au Tchad et qui vivent d’ailleurs pour la plupart en exil puisse carrément changer de position pour défendre un régime aussi indéfendable.
Nous voulons tous vivre dans notre pays en paix, un pays gouverné non par le droit du plus fort mais par des institutions fortes et démocratiques. Mais actuellement ce pays, est un véritable leurre.
Le Tchad sous Idriss Deby, c’est un véritable goulag où le plus fort écrase le plus faible, où les hommes politiques de l’opposition, les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes sont traqués, arrêtés, assassinés. Le Tchad sous Idriss Deby, c’est un pays où des dizaines de prisonniers sont livrés menottés par l’Etat à leurs bourreaux, c’est un pays où des militaires à cause de leur choix électoral sont arrêtés, révoqués, torturés et tués. Le Tchad sous Idriss Deby, c’est un pays où les forces de défense et de sécurité tirent à bout portant sur des jeunes manifestant à mains nues réclamant justice pour leur sœur violée par une dizaine des enfants de dignitaires du régime, c’est un pays où on tire à bout portant sur une famille endeuille pour le meurtre de son enfant. Le Tchad sous Idriss Deby, c’est un pays où un seul groupe s’est accaparé de toutes les ressources du pays, vole et pille les deniers publics dans l’impunité la plus totale. Alors où est ce pays des institutions fortes et démocratiques ?
Comment pouvons-nous parvenir à ce pays de rêve ?
En faisant du tourisme dans les autres pays ? En dénonçant simplement sur les réseaux sociaux ? En se réfugiant dans d’autres pays, visitant les carrefours et les lieux chics ? Le régime abominable d’Idriss Deby a toujours su acheter les consciences, mais vendre son âme, son idéal et à sa conscience en ce moment où tous les efforts se conjuguent pour libérer notre peuple Martyrisé est vraiment très mal choisi.
Fait depuis les campements de la Résistance, le 14 avril 2018
Mahamat Barh Béchir,
Ancien Président du Parti Rassemblement Patriotique du Renouveau (RPR), ancien Trésorier du Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement (FONAC), ancien Coordinateur National de la Plate-forme électorale Front de l’Opposition pour la République, le Changement et l’Egalité (FORCE) soutenant le candidat Saleh Kebzabo et membre du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT)
Ali Salah Hassaballah,
Ancien membre de la coalition citoyenne Trop c’est trop, ancien membre de l’Association de lutte contre la violence faites aux femmes (ALVFF) et membre du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT).