Addis-Abeba – L’Union africaine a annoncé mardi son intention d’envoyer une délégation pour aider à résoudre la crise au Gabon où le président sortant Ali Bongo et son opposant Jean Ping revendiquent tous deux la victoire à l’élection présidentielle du 27 août.
« C’est une question urgente et je pense que la délégation de haut niveau sera envoyée très bientôt », a déclaré Jacob Enoh Eben, porte-parole de l’UA.
Ce sera vraisemblablement le président tchadien Idriss Déby, qui assure actuellement la présidence de l’UA, qui dirigera les discussions, a ajouté le porte-parole.
Le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a reconnu mardi que le président Ali Bongo a eu un entretien téléphonique avec le président en exercice de l’Union africaine, Idriss Déby, et qu’il ne voyait aucun inconvénient à accueillir au Gabon une mission des chefs d’Etat de l’organisation continentale.
« Le président Bongo est d’accord pour l’arrivée de cette délégation » qui s’inscrit dans la tradition de la médiation à l’africaine, a notamment dit Bilie-By Nze qui, tout en reconnaissant que les présidents Bongo et Déby ‘’se sont parlés’’ a précisé que toute initiative se ferait dans « le respect de la légalité » gabonaise.
La France est «sans nouvelles d’une quinzaine de ses compatriotes» au Gabon, a déclaré le premier ministre français Valls, sur les ondes de RTL, ce mardi 6 septembre. La veille, le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault faisait part de sa préoccupation devant le sort de «plusieurs» ressortissants français, dont Paris est sans nouvelle après les violentes émeutes qui ont suivi l’élection présidentielle dans ce pays d’Afrique centrale.
Le premier ministre français Manuel a suggéré au président gabonais Ali Bongo un nouveau «décompte» des voix de l’élection présidentielle contestée au Gabon, que «la sagesse commanderait». Comme l’opposition gabonaise, l’Union européenne et les États-Unis, la France avait déjà demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon (environ 2 500).
«Il faut un processus électoral clair. Nous avons déjà eu cette expression, il y a contestations et doutes. Les observateurs européens sur place ont émis des critiques sur la base de faits objectifs. La sagesse commanderait de faire un nouveau décompte des résultats», a affirmé M. Valls sur RTL. «Mais aujourd’hui notre priorité c’est la sécurité des 15 000 Français qui vivent et travaillent au Gabon», a-t-il poursuivi.
TchadConvergence avec AFP, Reuters et Apanews