Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a exprimé sa « vive préoccupation » concernant des personnes ayant la double nationalité franco-gabonaise.
Selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, la France est « sans nouvelles de plusieurs de ses compatriotes » après les troubles violents qui ont suivi l’annonce de la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba au Gabon. « Des arrestations ont eu lieu ces derniers jours. La France est sans nouvelles de plusieurs de ses compatriotes », a déclaré lundi le ministre dans un communiqué, exprimant « sa vive préoccupation ». Une dizaine de personnes, possédant toutes la double nationalité franco-gabonaise, ne peuvent être localisées, a-t-on précisé de source diplomatique.
Des manifestations et des pillages ont éclaté dans tout le pays après l’annonce mercredi dernier de la réélection du président sortant, contestée par l’opposition. Au total, ces violences ont fait au moins sept morts, dont un policier, selon un comptage de l’Agence France-Presse. Le nombre de blessés n’est pas connu. Plusieurs centaines de personnes ont aussi été arrêtées, selon les autorités, et de nombreuses familles étaient toujours à la recherche de leurs proches lundi.
Des chefs d’États bientôt en visite à Libreville
L’Union africaine a fait part de sa disponibilité à assister les parties « dans la recherche d’un règlement rapide de la situation post-électorale », selon Jean-Marc Ayrault, qui « apporte son plein soutien » à cette initiative. La France « souhaite que la mission des chefs d’État qui envisage de se rendre à Libreville prochainement soit l’occasion de trouver le chemin vers une sortie de crise » et elle « encourage les autorités gabonaises à l’accueillir dans les meilleurs délais », ajoute le communiqué.
Après une paralysie totale ces derniers jours, la vie quotidienne a repris, dans un calme précaire. Mais la crise post-électorale n’était pas réglée pour autant. Le candidat d’opposition Jean Ping, qui se déclare « président élu » et réclame un recomptage des voix, a lancé lundi un appel à une « grève générale » pour bloquer l’économie du pays. De son côté, le pouvoir refuse tout recomptage en arguant que la loi électorale ne le prévoit pas et invite l’opposition à se tourner vers la Cour constitutionnelle.
Démission du ministre de la Justice
Lundi soir, le ministre de la Justice du Gabon et deuxième vice-Premier ministre, Séraphin Moundounga, a annoncé qu’il démissionnnait. « Je me décharge de mes fonctions gouvernementales et je prends congé du Parti démocratique gabonais (PDG – au pouvoir) », a déclaré le ministre dans une déclaration à la télévision d’opposition TV+. Il s’agit de la première défection de haut niveau depuis le début des troubles mercredi dernier. L’ex-ministre a demandé le « recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote et procès-verbal par procès-verbal. »
En cas de nouveau comptage, « si les résultats annoncés sont confirmés, le PDG en sortirait grandi et son candidat conforté tandis que l’opposition n’aurait plus rien à redire », a déclaré Séraphin Moundounga en référence à Ali Bongo. « Si par contre les résultats sont infirmés, le PDG devra en tirer les conséquences », a-t-il ajouté. Le ministre de la Justice et des droits humains, considéré comme l’un des protégés du président, démissionne alors que l’opposition peut déposer un recours devant la Cour constitutionnelle jusqu’à jeudi pour contester le résultats de l’élection.
« Nous savons depuis longtemps qu’il est de mèche avec (l’ancien présdident de l’Assemblée) Guy Nzouba Ndama », a réagi le porte-parole du gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze sollicité par l’AFP. Guy Nzouba Ndama avait démissionné de son poste en mars dernier avant de se rallier à Jean Ping.
TchadConvergence avec AFP