Au vingtième jour de la guerre de l’or à Miski dans l’extrême-nord du Tchad, une offensive de l’armée du régime du Président Idriss Déby s’est soldée par un cuisant échec, plus d’une trentaine de morts et une cinquantaine de blessés du côté de l’armée.
Selon des sources locales, l’État-major de l’armée « nationale » du Tchad a ordonné ce samedi un bombardement intensif et aveugle à l’artillerie lourde du village de Miski, où les habitants unis au sein d’un comité d’auto-défense se sont retranchés dans les montagnes après avoir refusé une « exploitation de l’or sans cadre légal et réglementaire de l’État ». L’objectif de cette manoeuvre militaire était de dégager les soldats pris au piège dans un champ de mines depuis une dizaine de jours à l’intérieur du village.
Après des bombardements tous azimuts sur toute la zone de Miski, une colonne de l’armée clanique du régime de N’Djaména a avancé pour tenter d’aller à l’encontre des soldats bloqués dans le village. Mais, au moment de la jonction entre les deux colonnes, un groupe de villageois s’est interposé et il s’en est suivi des très violents combats qui ont duré plusieurs heures, selon une source militaire de l’AFP qui a requis l’anonymat. Deux véhicules de l’armée ont sauté sur une mine et trois militaires ont été évacués à Faya-Largeau, base arrière de l’armée pour tous les combats dans le nord, a ajouté cette source.
Mais selon des sources concordantes, la milice clanique du régime a subi des lourdes pertes face à des villageois très déterminés qui ont montré une farouche résistance. Des informations données sur WhatsApp indiquent une trentaine de morts et une cinquantaine de blessés du côté de l’armée sans compter le bilan des combats de ce mardi matin. Il y a eu « plusieurs victimes dans les rangs de l’armée » et « trois morts et cinq blessés » parmi les membres du comité d’auto-défense, selon Molly Sougui, porte-parole du comité d’auto-défense et ex-sous-préfet de Yebbibou, joint par l’AFP depuis Libreville.
Le moral des soldats de l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 28 ans est au plus bas, la plupart des militaires engagés à Miski ne comprennent pas les buts de cette guerre meurtrière commencée depuis le 24 octobre contre des populations civiles.
Des sources sur les réseaux sociaux parlent de plusieurs vagues de désertions dans l’armée engagée dans le Tibesti. On voit bien que le temps des fanfaronnades ridicules du perroquet national Ahmat Mahamat Bachir est résolument fini, c’est terminé, on passe maintenant aux choses sérieuses. Les hommes d’Orozi Losso, traités par Ahmat Bachir de « bandits esclavagistes perchés comme des singes sur les montagnes », restent maîtres du terrain et de leurs grottes et gardent un moral de fer.
Du côté du Palais rose, Idriss Déby a commencé à traiter de tous les noms d’oiseaux tous ceux qui lui ont mis dans la tête l’idée qu’avec un peu de guerre et beaucoup de corruption, il arrivera au bout de la résistance des Toubous de la zone aurifère de Miski, à commencer par son beau-fils Mahamat Abali Salah qui vient d’être nommé ministre de la Sécurité publique après un passage fulgurant de civil à Général de division. Le despote tchadien vient de réaliser que les villageois de Miski savent parfaitement la valeur du sous-sol de la terre de leurs ancêtres et ne semblent pas être intéressés par les espèces sonnantes et trébuchantes détournés du trésor public. Ils ne veulent surtout pas se retrouver dans la même situation que les populations de Doba après 15 ans d’exploitation de pétrole.
TchadConvergence