Le nouveau ministre délégué à la Présidence, chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre, le Général Daoud Yaya Brahim, accompagné de Hamada Mahamat Itno, chef d’état-major général adjoint des armées, sont partis vendredi dans le nord du pays, en proie à des combats, selon des sources proches du gouvernement.
Ils devaient se rendre à Faya-Largeau, chef-lieu de la province du Borkou et base arrière des opérations militaires dans le nord du Tchad, selon ces sources.
Le fils du Président Idriss Déby, le général Mahamat Kaka, chef de la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), commande les opérations dans le nord tchadien depuis Faya Largeau.
Il faut rappeler que l’armée nationale, au service de l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 28 ans, est entrée en guerre depuis le 24 octobre 2018 contre les habitants de la zone aurifère de Miski qui refusent une « exploitation de l’or sans cadre légal et réglementaire de l’État ». Début novembre, un comité d’auto-défense de Miski s’est créé pour protester contre l’« opération punitive » de l’armée, pour « empêcher l’exploitation des mines au profit du clan de Déby » et protester contre le nouveau redécoupage administratif morcelant le Tibesti, selon son porte-parole, Moully Sougui, ex-sous-préfet de Yebbibou, une localité voisine de Miski.
Depuis samedi, l’armée du régime affronte ce comité dans la zone de Miski, dans des combats « violents », selon une source militaire reccueillie par l’AFP. Le comité a fait état de morts dans ses rangs et affirmé avoir tué plusieurs militaires. Aucune communication officielle n’a en revanche été faite concernant la situation dans le Tibesti. « La mobilisation » des communautés locales s’est muée « peu à peu vers une nouvelle contestation de l’État », selon les chercheurs Jérôme Tubiana et Claudio Gramizzi, dans un rapport publié en février.
Le Général Daoud Yaya Brahim a lancé un appel à toute la population d’être derrière les forces de défense et de sécurité, et de quitter tous les lieux où il y a des combats. « Nous sommes en mesure de déloger, de ratisser le terrain, et d’occuper nos terrains. Nous sommes à Miski pour celui qui veut l’entendre ou qui veut l’écouter », a déclaré le nouveau ministre en charge de la Défense dans une vidéo diffusée à la télévision nationale.
Mais selon une information de Tchadactuel, après la débâcle honteuse de son armée à Miski au début de la semaine qui vient de s’écouler, dans son avidité illimitée de vouloir s’accaparer de l’or de la région, le Président Idriss Déby change de stratégie. Désormais, il est question d’encercler la montagne du Tibesti et empêcher ainsi toute entrée ou sortie des renforts surtout l’acheminement des produits alimentaires.
Le despote tchadien veut relever le défi pour faire sortir les villageois de Miski de leurs grottes en encerclant et en escaladant la montagne de tout côté avec l’appui de l’aviation. Mais, très rapidement le Général Mahamat Kaka a fait comprendre à son père la situation réelle sur le terrain :
-Aucun militaire n’a envie de s’engager dans ce conflit qu’ils trouvent insensé surtout ceux qui avaient combattu le MDJT à l’époque. Quant aux jeunes recrues, ils se font ramasser comme des dattes en sachant même pas d’où viennent les balles. Escalader la montagne du Tibesti avec l’armada militaire relève de la quadrature du cercle.
-Des parents du Niger et de la Libye qui ne pourraient pas faire le déplacement à Miski, ont envoyé leur contribution en anti-aériens et anti-blindés. Ayant bien appris l’info, les pilotes larguent désormais leurs bombes à une dizaine de kilomètres des positions des insurgés.
C’est pourquoi, avant de s’envoler pour l’Éthiopie, Idriss Déby avait donné l’ordre à toutes les garnisons du Nord de converger vers Miski.
Tout ce branle-bas est destiné à réduire en silence par la famine, une population qui ne demande que l’application des lois de la république, relatives à l’exploitation des ressources minières.
TchadConvergence avec Tchadactuel