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Deux ans après, impunité totale pour les assassins du jeune Abachou abattu au cours des manifestations consécutives au viol collectif de la lycéenne Zouhoura au Tchad

Le mouvement citoyen « Iyina » et la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH) ont organisé, ce jeudi 15 février 2018, au Centre Almouna, un point de presse marquant la première cérémonie commémorative, deux ans après la mort du jeune Abachou Hassan Ousmane. Il avait été mortellement fauché à fleur d’âge par une balle tiré par les forces de l’ordre au cours de la manifestation spontanée des tchadiens contre le viol collectif de l’adolescente Zara Mahamat Yosko, alias Zouhoura.

Deux ans après son assassinat, sa famille, ses anciens camarades de classe et les défenseurs des droits humains exigent que la lumière soit faite sur cet énième assassinat resté impuni dans le silence et qui tend vers l’oubli, selon le 2ème porte-parole du mouvement Iyina, Kemba Didah Alain.

Par ailleurs, il explique que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée des martyrs, entamée il y a quelques semaines en hommage à la disparition du Professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, éminent universitaire et porte-parole de l’opposition politique de l’époque. Elle continuera jusqu’au 30 août 2018, journée internationale des victimes de disparition forcée.

« Nous voudrions à travers cette commémoration communiquer et exiger que la justice soit rendue à toutes ces personnes qui sont tués ou portées disparues pour avoir exercé leur droit. Abachou Hassan Ousmane demeure un héros pour nous, son assassinat est à mettre à l’actif du régime actuel. Le courage qui a caractérisé ce jeune nous guidera dans notre quête de justice, notre rêve de faire du Tchad un état de droit », explique le 2ème porte-parole Kemba Didah Alain.

Pour sa part, le secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou a félicité les jeunes du mouvement citoyen Iyina et ceux de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH) pour avoir pris cette initiative d’immortaliser Abachou Hassan Ousmane.

Selon lui, l’assassinat constitue la destruction de l’avenir d’un jeune à fleur d’âge. Par ailleurs, il se dit convaincu que justice lui sera rendu un jour.

Le grand frère de la victime, Hassan Ousmane affirme que son petit frère Abachou Hassan Ousmane a été tué et abandonné comme un chien sans que l’auteur di tir assassin ne puisse être arrêté, identifié, puis traduit devant la justice. Il a souligné que l’on vit sous la dictature faute d’une justice équitable.

La mère de la victime exprime toute sa reconnaissance à la société civile pour s’être mobilisée, non seulement pour immortaliser l’assassinat de son enfant, mais également pour réclamer que justice lui soit rendue. Elle se dit déterminée à continuer à lutter pour que lumière soit faite sur la circonstance de la mort et afin que justice lui soit rendue.

« Je connais la responsabilité de Djiddi Saleh Kedellaye, ex-Directeur général de l’Agence Nationale de la Sécurité (ANS) et de Ahmat Mahamat Bachir, ministre de la sécurité publique qui ont dit à la place mortuaire devant tous le monde que l’auteur du tir avait déjà été identifié et qu’ils ne tarderont pas à le mettre à la disposition de la justice, mais en vain. Même si je meurs, ces deux personnes sont les principaux assassins de mon fils », martèle la mère de la victime.

Abachou Hassan Ousmane, élève au lycée de la liberté de N’Djamena était le 15 février 2016 dans la rue avec d’autres manifestants pour dénoncer le viol perpétré sur la jeune Zouhoura par les enfants de dignitaires du régime. Il a été fauché par une balle assassine tirée d’une Toyota de la Garde Nationale et Nomade du Tchad.

TchadConvergence avec Alwihdainfo
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