Emmanuel Macron a exprimé le souhait vendredi 6 mai, au cours d’un échange avec le Chef de la junte militaire Mahamat Idriss Déby, que le dialogue national au Tchad puisse se tenir «dans un calendrier rapproché», en proposant l’appui de la France.
Au cours de cet appel téléphonique, le chef de l’État français «a salué l’engagement de son interlocuteur pour la tenue du dialogue national dans des conditions inclusives et dans un calendrier rapproché», a rapporté l’Élysée.
Il faut rappeler que la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déjà déclaré ce lundi 2 mai, que «la France rappelle son attachement à la tenue, dans les meilleurs délais possibles, d’un dialogue intégrant toutes les forces politiques et sociales de la nation tchadienne dans un climat propice à la recherche du consensus».
Pré-dialogue
Ce souhait est exprimé alors que le Conseil militaire de transition (CMT) du Tchad a annoncé dimanche le report du forum prévu à partir du 10 mai qui doit déboucher sur une remise du pouvoir aux civils, à la demande du Qatar, médiateur d’un «prédialogue» qui piétine depuis un mois et demi à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.
Paris avait réagi lundi à cette annonce en exprimant son «attachement à la tenue, dans les meilleurs délais possibles, d’un dialogue». Dans ce but, Emmanuel Macron a «réitéré la disponibilité de la France à appuyer les discussions en cours avec les groupes politico-militaires à Doha pour que ces derniers rejoignent le dialogue national et le processus de transition», selon la présidence.
Lutte contre le terrorisme au Sahel
La France suit de près l’évolution de la situation au Tchad, l’un de ses alliés dans la lutte contre les groupes terroristes au Sahel, depuis la mort soudaine le 20 avril 2021 du président Idriss Déby qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis plus de 30 ans. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby, jeune Général de 37 ans, était proclamé par l’armée «président de transition» à la tête d’une junte composée de 15 Généraux.
Il avait été adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique. Au cours de leur entretien, Emmanuel Macron et Mahamat Idriss Déby – qui a félicité le Français pour sa réélection – ont également évoqué «les enjeux de sécurité régionale, notamment au Soudan, en République centrafricaine et au Sahel», selon l’Élysée.
Avec l’AFP