L’Élysée a annoncé qu’en raison de l’attaque terroriste mardi au Niger, le Président français Emmanuel Macron, en accord avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, a décidé de reporter à début 2020 le sommet avec les dirigeants des cinq pays du Sahel prévu en France le 16 décembre.
Emmanuel Macron a appelé mercredi soir le président nigérien et tous deux ont convenu « de proposer à leurs homologues de reporter au début de l’année 2020 la tenue, en France, du sommet consacré à l’opération Barkhane et à la force conjointe du G5 Sahel », a précisé la présidence française, ajoutant que le chef de l’État français a exprimé « son soutien et sa solidarité » à son homologue nigérien suite à l’attaque de la garnison à Inates.
Polémique sur l’invitation
L’annonce de ce sommet avait suscité de nombreuses critiques, l’invitation du chef de l’État français ayant été perçue par certains comme une convocation. Pourtant, quelques heures avant, la présidence française avait indiqué que tous les chefs d’État du G5 avaient « confirmé » leur présence au sommet de Pau samedi.
Une annonce contredite dans la soirée par le président burkinabè. Au cours d’un entretien télévisé Roch Marc Christian Kaboré a en effet annoncé que les chefs d’État du G5 Sahel allaient d’abord se concerter pour adopter une position commune, ajoutant que le ton et la forme de l’invitation avaient manqué de tact, et engendré un tollé au sein de l’opinion africaine.
« Le partenariat doit être respectueux des uns et des autres, a précisé le président burkinabè. J’estime que le ton et les termes employés avant l’invite posent problème parce que c’est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble. Cela signifie que nous devons avoir des rapports de respect mutuel ».
Précédemment, le Président tchadien, Idriss Déby aurait aussi décliné l’invitation à cause d’un hôte de marque qu’il doit recevoir quasiment à la même date. Le ministre Oumar Yaya Hissein, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, estime que le Président n’est pas pour autant contre la réunion de Pau. « N’eût été une question de calendrier, je crois que le président serait parti parce qu’il était à tous les rendez-vous relatifs à la question de la sécurité et à la paix. Donc il n’y a pas d’autres raisons à cela », a-t-il déclaré à la Deutsche Welle. Le porte-parole du gouvernement tchadien ajoute qu’il ne faut pas donner une autre connotation à cette rencontre.
Clarifier le rôle de la force « Barkhane »
Emmanuel Macron avait annoncé le 4 décembre, à l’issue du sommet de l’Otan, qu’il avait convié les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie à un sommet le 16 décembre à Pau (France), pour qu’ils « clarifient » leurs positions sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils « assument » publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des « visées néocoloniales ».
Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences. L’Elysée a précisé mercredi que toutes les options étaient sur la table, y compris un retrait des 4 500 hommes des troupes française de la force « Barkhane », qui depuis quatre ans luttent contre les groupes terroristes au Sahel.
Opération « Tacouba »
Les terroristes multiplient les actions meurtrières dans la région, en particulier au Mali, au Niger et au Burkina.
La France a demandé à ses partenaires européens d’accroître leur soutien, un sujet qui sera évoqué lors du sommet européen de jeudi et vendredi.
Paris est également en train de mettre sur pied une opération baptisée « Tacouba », réunissant des forces spéciales de plusieurs pays européens, afin d’apporter des renforts à l’armée malienne, en difficulté face à la poussée des attaques terroristes. Déjà huit pays ont répondu à l’appel de la France, a précisé l’Elysée mercredi.
TchadConvergence avec l’AFP et RFI
intéressant
Je pense bien macron doit savoir que il peut être le dernier enfant de chacun de ces présidents africains vu son âges c’est pourquoi il devrait respecter la différence d’âge qui est entre lui et ces présidents et s’il s’agit de présence de la France en Afrique c’est pour son intérêt personnel
Inates a été attaqué au Niger. Pendant plus de 3 heures, aucun pays venu aider l’armée nigérienne n’a volé au secours. Ni les Américains (5 bases au Niger), ni les Français (plusieurs bases), ni les Canadiens, ni les Allemands, ni les Italiens, ni les Emiratis nouvellement installés à Madama dans une base française. Les Africains doivent comprendre qu’il s’agit d’Etats alliés les uns des autres contre eux.
On dit non à Barkhane, non à la minusma