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En détention au commissariat central de N’Djaména, Abakar Mahamat Hassan est mort de faim et de soif, encore une violation des droits de l’homme au Tchad

abakar-mahamat-hassanIl faut rendre justice à monsieur Abakar Mahamat Hassan, mort au commissariat central de N’Djamena après avoir été détenu pendant plus de 3 semaines.

Dans sa détention, il était fréquemment privé de manger et de boire jusqu’à épuisement total de son organisme, perte de connaissance et incapacité physique. Il a été mis dans cette situation de diète pour le contraindre à payer une créance de 600.000 francs CFA, soit 916 euros en faveur d’un officier de police.

Après avoir été mis en diète alimentaire prolongée à l’insu de ses parents donc affamé pendant longtemps, un corps en état de déshydratation complète, de métabolisme avancé et sans conscience, il a été déposé, le 08 octobre 2016, par crainte de mourir au commissariat central, par certains éléments de la police à l’hôpital de référence nationale de N’Djamena autour de 17 heures, mais hélas, il est décédé vers 20 h le même jour.

L’autopsie organisée par l’hôpital le 13 octobre 2016 sur son corps révèle qu’il est « mort de suite des troubles métaboliques et syndrome infectieux par dénutrition et défaut de traitement. C’est une mort violente ».

L’affaire relève du droit civil et non criminel. En effet, à la suite d’une vente d’un véhicule appartenant à un officier de la police et le défunt Abakar Mahamat Hassan fut l’intermédiaire dans une affaire de vente. A la suite de la vente, l’officier de la police n’a pas obtenu son argent en intégralité. Ainsi, l’officier de la police a poursuivi le défunt Abakar Mahamat qui se trouvait non loin de la ville de Moundou à travers le garant de Abakar partit le chercher. Ainsi le garant dissuada Abakar de venir ensemble à Ndjamena chez l’officier pour rembourser les 600.000 francs CFA à l’amiable. Abakar qui n’est pas en situation de payer a été jeté en prison dès son retour le 14 septembre dans la prison et mourra plus tard à l’hôpital dans les conditions précitées.

Cet assassinat latent, atroce et cet acte inhumain soulève des questions :
1- pourquoi détenir une personne abusivement au-delà de délai règlementaire surtout pour un contentieux relevant de droit civil ?
2- pourquoi le priver de nourriture jusqu’à état de métabolisme avancé (tortures physiques, morales…) et s’en suit la mort ?
3- pourquoi ne pas le présenter devant un juge ?
4- pourquoi ne pas informer ses parents ?
5- pourquoi un être humain soit sorti de prison et jeté seul et mourant sous un hangar des motos ?
6- Est-il permis à une personne fut elle responsable ou autorité de se livrer à une telle pratique en dehors de la légalité ?

Il faut que l’auteur ou les auteurs de cette détention arbitraire, abusive, séquestration, diète (torture), absence de soins…soient poursuivis, jugés et punis par la justice conformément à la loi pour que sa famille, ses enfants au nombre de 7…puissent croire à la justice de leur pays et leurs souffrances soient du moins symboliquement soulagées. Enfin il est important que cette histoire dégradante, humiliante… et qui viole toutes les valeurs humaines et des droits humains ne se reproduise plus dans notre pays. Cet appel est valable aussi à l’endroit de tous nos compatriotes arrêtés arbitrairement, subissent des traitements dégradants, inhumains… et qui croupissent dans des prisons hors cadre de la légalité. L’État de droit ne peut se construire que si les valeurs humaines, les lois de la république sont respectées et l’impunité combattue dans notre pays.

Par Kebir Mahamat Abdoulaye sur Facebook

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