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En Libye, Khalifa Haftar déclare la guerre à Tripoli, réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU ce vendredi

Le maréchal autoproclamé, Khalifa Haftar a ordonné ce jeudi à ses forces «d’avancer» en direction du siège du gouvernement d’union nationale. La communauté internationale s’inquiète du regain de tension et appelle au calme.

Il entend prendre le contrôle de la capitale du pays, contrôlée par le gouvernement d’« union nationale » reconnu par les Nations unies.

Des pick-ups armés à une trentaine de kilomètres de Tripoli

Jeudi soir, des forces de l’ANL ont pris position sur un barrage de sécurité, connu sous le nom de « pont 27 », à 27 km à l’entrée ouest de la capitale libyenne, rapporte un journaliste de l’AFP. Une quinzaine de pick-ups armés de canons antiaériens et des dizaines d’hommes en uniformes militaires ont été aperçues à ce point de contrôle. Face à “la gravité de l’escalade, le gouvernement du Premier ministre Fayez Al-Sarraj a ordonné à ses forces de se mobiliser et a approuvé le recours éventuel à des frappes aériennes pour contrer toute offensive” rapportent plusieurs journalistes de Bloomberg spécialistes de l’Afrique du Nord.

« Khalifa Haftar vient de déclarer la guerre à Tripoli et à toutes les forces placées sous le gouvernement du Conseil présidentiel » résume jeudi 4 avril le Libya Observer.

Les forces libyennes basées à Misrata tentent de sécuriser Tripoli et de contrecarrer l’attaque de Haftar

Le conseil militaire, les brigades armées et les révolutionnaires de la ville de Misrata ont annoncé jeudi qu’ils se rendaient à Tripoli pour faire cesser les attaques et les avancées des forces de Khalifa Haftar dans la région occidentale.

Après une réunion convoquée par le commandant de la zone militaire centrale Mohammed Al-Haddad, les factions militaires de Misrata ont exhorté le président du conseil présidentiel Fayez Al-Sirraj à donner l’ordre à toutes les forces de la région occidentale de combattre les avances du « rebelle Haftar ».

Le conseil militaire, les brigades et les révolutionnaires de Misrata ont appelé l’envoyé de l’ONU, Ghassan Salame, à une déclaration clarifiant la position de la MANUL concernant l’escalade militaire actuelle dans l’ouest de la Libye.

« Risque d’embrasement accru »

Selon l’analyste libyen Emad Badi, l’avancée des troupes du maréchal Haftar peut lui permettre de « valoriser sa position au niveau des négociations, si la conférence de Ghadamès se tient ». Mais l’analyste fait aussi état d’une « coordination accrue » entre les factions de l’Ouest libyen, qui considèrent toutes que Haftar est une menace commune. « Il existe des signes qu’ils vont se mobiliser collectivement contre lui », dit-il.

« Le risque d’embrasement est accru par les manœuvres provocatrices (…) de Haftar », juge pour sa part Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye. « Prendre Tripoli n’est assurément pas une tâche facile, mais cela reste une possibilité »pour Haftar, appuyé par les Emirats arabes unis, l’Egypte et à l’Arabie saoudite, où il a été reçu fin mars par le roi Salman.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence vendredi

Le Royaume-Uni a demandé jeudi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye, où plane la menace d’un nouvel embrasement militaire, ont indiqué des diplomates. 

Depuis des années, deux autorités se disputent le pouvoir en Libye :

  • A l’est, une entité contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.
  • A l’ouest, le gouvernement d’« union nationale » (GNA), dirigé par Fayez Sarraj, établi fin 2015 par un accord parrainé par l’Organisation des Nations unies (ONU) et basé à Tripoli.

TchadConvergence

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