Des sources de la ville de Mourzouk, dans le sud de la Libye, ont confirmé que l’armée autoproclamée de Khalifa Haftar s’était retirée de la ville en direction de Sebha dans le Fezzan.
Selon les sources, le retrait a entraîné, mercredi matin, des violents affrontements entre les groupes armés, faisant des morts et des blessés.
Un membre de la municipalité de Mourzouk, Mohammed Omar, a déclaré aux journalistes que quatre personnes avaient été tuées et trois autres blessées, principalement de la tribu Toubou, lors des affrontements qui ont suivi le retrait des forces de Haftar. Il a déclaré aux journalistes que le mécontentement populaire était profond à Mourzouk après cet incident et que les anciens essayaient de calmer la situation, en particulier après le retrait surprenant des forces de Haftar. Selon des sources de La lettre du Continent, Haftar prévoit de transférer le commandement de ses forces à Watiya à 130 km à l’ouest de Tripoli. La capitale de la Libye reste toujours dans la ligne de mire de l’ancien prisonnier du Président Hissein Habré, mais, sa stratégie basée sur des alliances tribales, scellées à coup de dinars, reste très fragile. Les puissantes milices de Misrata sont incontournables et Tripoli restera un rêve lointain.
En plus de Mourzouk, les forces de Haftar se sont retirées de la région d’Al-Gatroun, selon des sources, ajoutant qu’elles seraient également allées à Sebha, mais on ne sait pas exactement où elles seront placées.
Le Croissant-Rouge libyen a déclaré que ses équipes avaient retrouvé 27 corps dans différentes zones de Mourzouk.
La ville de Mourzouk a été le théâtre de violents affrontements, il y a plus de deux semaines. Les forces de Haftar sont entrées dans la ville après des violences affrontements au cours desquels plusieurs dizaines de membres de la tribu Toubou sont morts, des maisons pillées et incendiées dans ce que de nombreux habitants de Mourzouk ont qualifié de « nettoyage ethnique » par Haftar.
Après une réunion tenue le mercredi 27 février à Abu Dhabi sous l’égide de l’Organisation des nations unies, un accord a été signé entre Khalifa Haftar, commandant de l’auto-proclamée Armée nationale libyenne, et le président du Conseil de la présidence libyenne, Fayez Al-Sarraj. Selon la MANUL, il a été convenu de la « nécessité de mettre fin à l’état de transition. en Libye par des élections générales et des moyens de préserver la stabilité et d’unifier les institutions ».
Les gouvernements français, italien, britannique et américain ont ensuite publié une déclaration commune dans laquelle ils réaffirmaient leur « ferme soutien aux efforts en cours du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Ghassan Salamé, et de la MANUL pour réduire les tensions en Libye et aider le peuple libyen à tracer son chemin vers des élections crédibles et sûres ».
TchadConvergence