Le journal libanais Al-Akhbar a rapporté que les Toubous libyens avaient rejeté une offre financière des Émirats Arabes Unis en échange de la fermeture du dossier du bombardement aérien de la ville de Mouzouk, qui avait entraîné l’assassinat de nombreux civils au mois d’août dernier.
C’est le parti politique « Tabawi Congress » en Libye qui avait engagé des poursuites aux États-Unis et à la Cour pénale internationale dans deux affaires contre le Général à la retraite Khalifa Haftar pour les massacres à Mourzouk et ses attaques contre des civils depuis janvier dernier.
Selon « Tabawi Congress », la Cour pénale internationale a accepté le premier dossier vers la mi-août et le second aux Etats-Unis à la fin du mois d’août.
Les forces de Haftar ont tenté d’envahir la ville de Mourzouk, dans le sud-ouest de la Libye, au début de cette année, provoquant des incendies de maisons, des pillages et des vols de maisons appartenant à des membres de la force de protection du sud, parmi lesquels figuraient des Toubous.
Un raid aérien mené par des drones de combat Emiratis des forces de Khalifa Haftar a ciblé dimanche 4 août un mariage dans le quartier des Toubous à al-Qalaa dans la ville de Mourzouk, faisant 40 morts et plus de 60 blessés, selon un responsable municipal de la ville.
Les exactions des forces de Haftar ont commencé à Mourzouk lorsque ses troupes sont entrées dans la ville en janvier dernier. Elles ont brûlé environ 95 maisons, faisant plus de 30 morts et de nombreux blessés. Lorsque les forces de Haftar se sont retirées de Mourzouk, des dizaines de cadavres ont été retrouvés tandis qu’un certain nombre de personnes enlevées étaient toujours portées disparues, ont déclaré des activistes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies au Moyen-Orient a déclaré qu’au moins 90 civils ont été tués et plus de 200 blessés dans les affrontements à Mourzouk depuis le début du mois d’août.
L’offre des Emirats, qui avait été rejetée par les Toubous, faisait partie d’un accord en cinq points qui leur avait été présenté à Abou Dhabi, en présence du porte-parole de Khalifa Haftar, Ahmed Al-Mismari, selon le journal.
L’accord nécessitait que les Toubous reconnaissent le leadership de Haftar dans le sud de la Libye et retirent le procès international intenté pour l’enquête sur le massacre d’août perpétré par des drones emiratis mis au service de Haftar.
Il faut rappeler que la force de la protection du sud rattachée à la zone militaire de Sebha, fidèle au Conseil présidentiel de Tripoli, a déclaré que ses forces ont chassé les milices de Khalifa Haftar après plus de deux semaines d’affrontements meurtriers en août et contrôlent depuis lors la ville de Mourzouk.
TchadConvergence