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En prélude au dialogue national au Tchad, 22 prisonniers membres des groupes armés ont été libérés à N’Djaména

Une cérémonie de libération des prisonniers a eu lieu ce mardi 18 janvier à la maison d’arrêt et de correction de Kléssoum, à la sortie est de N’Djaména.

22 détenus de la maison d’arrêt de Kléssoum ont été libérés officiellement à l’issue d’une cérémonie présidée par Mahamat Ahmat Alhabo, Garde des Sceaux, ministre de la Justice chargé des Droits humains.

Parmi les personnes libérées, il y a des membres des groupes armés enfermés pour des faits d’atteinte à l’intégrité de l’Etat, qui ont bénéficié d’une remise en liberté suite aux lois d’amnistie générale promulguées en fin d’année 2021. Les deux lois concernent 301 personnes incarcérées dans les prisons de Koro Toro et de Kléssoum, a précisé le ministre Mahamat Ahmat Alhabo. Il y a aussi de simples citoyens condamnés pour des délits d’opinion mais aussi ceux détenus depuis des longues années sans être jugés qui ont également bénéficié de cette libération.

« En prélude au dialogue national inclusif en préparation et afin de permettre à tous les fils et filles du Tchad d’y participer, les plus hautes autorités du pays ont décidé d’amnistier des compatriotes pour des faits d’atteinte à l’intégrité de l’Etat et aux délits d’opinion », a indiqué le ministre de la Justice chargé des Droits humains. « Cette libération s’inscrit dans le cadre d’un apaisement de la tenue du dialogue national inclusif », a-t-il conclu.

Sur les 22 prisonniers libérés, 21 sont d’anciens membres du Mouvement pour la Reconstruction et le Développement (MPRD) du feu Colonel Djibrine Dassert, un mouvement rebelle basé dans le Moyen-Chari, près de Korbol. « Du MPRD, nous étions 37, mais dans la loi d’amnistie, nous ne sommes que 21. 16 de nos compagnons sont encore dans la prison », a témoigné un ex prisonnier qui craint pour la vie de ceux qui sont restés en prison. « Nous ne savons pas si le CMT va faire en sorte que les autres soient aussi libérés dans les jours à venir. C’est notre inquiétude pour le moment », a-t-il ajouté.

Sur les 44 prisonniers listés par la loi d’amnistie N°007, 22 ont été identifiés à la maison d’arrêt de Kléssoum et sont libérés ce jour. Les 22 autres « se sont certainement évadés », a indiqué Mahamat Ahmat Alhabo sans d’autres détails sur les dates ou les conditions de leur évasion.

Toutefois, les prisonniers de guerre du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), accusés d’avoir infligé des blessures mortelles à l’ancien président Idriss Déby au front ne sont pas concernés par cette libération. Interrogé sur les éléments du FACT, quasiment absents des effectifs des prisonniers devant bénéficier de l’amnistie, le ministre de justice a répondu sèchement que « les éléments du FACT sont des prisonniers de guerre et les prisonniers de guerre sont gérés par la Convention de Genève. Ils ont un traitement spécial ».

Les autorités de transition du Tchad avaient proposé de libérer quelque deux cent cinquante membres de groupes armés dans le cadre d’une amnistie. L’amnistie a été proposée après la mort du président Idriss Deby en avril dernier.

Les groupes rebelles ont été invités à se joindre aux pourparlers nationaux de consolidation de la paix qui doivent commencer le mois prochain.

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