Le gouvernement centrafricain a fait savoir, mardi 3 mai, que la situation financière du pays était « très préoccupante ». Cette annonce est faite par Bangui après un déplacement fin avril à Washington auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, deux institutions internationales, qui sont d’importants bailleurs de fonds pour le pays.
« L’avenir parait très incertain pour les finances publiques et l’économie nationale » et la situation s’annonce « très préoccupante », a indiqué le ministre centrafricain des Finances, Hervé Ndoba.
Selon le gouvernement centrafricain, « le décaissement des appuis budgétaires par les institutions de Breton de Woods et d’autres partenaires financiers traditionnels de la RCA, ne devrait plus faire l’objet de réflexions, car, ces institutions financières et de développement n’ont point inscrit cet engagement dans leur agenda ».
« Dans ce contexte particulièrement tendu, l’exécutif est mis à rude épreuve, et il est vital de poursuivre les séances d’immersion budgétaire à un rythme adéquat, en vue de pratiquer des coupes de 40 à 60% dans le budget des ministères sectoriels », a précisé l’argentier centrafricain.
Cependant, « il existe une lueur d’espoir pour le financement de certains projets orientés vers les populations », a-t-il poursuivi.
Toutefois, le gouvernement centrafricain a noté que les régies financières ont réalisé une bonne performance, en dépassant les prévisions des recettes au titre du premier trimestre 2022.
« Cependant, ces ressources financières mobilisées ne permettent pas de couvrir l’ensemble des charges de l’Etat et la poursuite des investissements dans les infrastructures sociales de base », a regretté le ministre des Finances.
Le ministre Hervé Ndoba a exhorté les Centrafricains à s’appuyer sur des leviers susceptibles d’accroître les recettes de l’Etat, seul moyen pour le moment, permettant le financement des politiques publiques.
« Nous devons compter sur l’effort de tout un chacun, pour sortir de cette situation, car, la situation de la trésorerie de l’Etat est très préoccupante », a-t-il martelé.
Au regard de cette situation, la réduction du train de vie de l’Etat s’impose.
Le 26 avril dernier, le gouvernement a suspendu provisoirement les cas d’évacuations sanitaires à l’extérieur du pays « pour des problèmes techniques et budgétaires ».
Cette annonce interroge notamment chez les fonctionnaires. « Depuis cette annonce, on a la pression de tous les côtés », confie un responsable syndical à RFI. Son téléphone ne cesse de sonner depuis hier. Plusieurs représentants des travailleurs publics affirment attendre des clarifications sur les contours et les secteurs qui seront touchés par les coupes budgétaires et espèrent des concertations.
La République centrafricaine (RCA) est un pays chroniquement fragile. Doté d’impressionnantes ressources naturelles et minérales, le pays a un énorme potentiel, mais piégé dans un système de violence.