(N’Djaména, 17 septembre 2016) – Le président de l’Union africaine, Idriss Déby Itno, s’est saisi du dossier gabonais afin d’éviter que la crise politique ne tourne en violence généralisée. Ali Bongo, le président sortant, et Jean Ping réclament tous les deux la victoire.
L’Union africaine a annoncé, début septembre, qu’une délégation s’envolerait vers le Gabon «dans les plus brefs délais», pour tenter un début de médiation dans la crise politique que traverse le pays. D’abord attendue le 9 septembre dernier, celle-ci a finalement été repoussée, sans doute pour pouvoir regrouper tous les participants à cette mission. Si sa composition reste encore inconnue, il semblerait que le président en exercice de l’Union africaine (UA), également chef d’État du Tchad, Idriss Déby Itno, se soit saisi personnellement du dossier et prenne la tête de cette délégation. Ses homologues du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, et du Sénégal, Macky Sall, devraient également figurer parmi les dirigeants attendus.
«Contact constant avec les acteurs gabonais»
Abdoulaye Bathily, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies (ONU) pour l’Afrique centrale, est quant à lui arrivé à Libreville, la capitale gabonaise, il y a quelques jours. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a également dépêché un représentant. Dans un communiqué, Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’OIF, a précisé qu’il fallait «tout mettre en œuvre et de manière coordonnée entre les partenaires régionaux et internationaux, pour un règlement pacifique de la crise». De plus, Smaïl Chergui, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA, en mission à Libreville, est actuellement en route.
Ce dernier s’est par ailleurs exprimé sur le dossier, estimant que «le recomptage des voix bureau de vote par bureau est nécessaire pour sortir de la crise post-électorale au Gabon». Mais celui dont la parole est attendue par toutes les parties, c’est Idriss Déby Itno, qui s’est forgé l’image d’un dirigeant volontaire et d’un «résolveur de conflits» – notamment par sa prise en charge de l’épineux dossier Boko Haram. Ce dernier a promis de travailler à «un règlement rapide de la situation postélectorale au Gabon (…) avec l’appui des pays de la région». L’homme, qui a, depuis son arrivée à la tête de l’Union en février dernier, imposé un rythme nouveau à une organisation souvent fustigée pour son inaction ou son incapacité à trancher dans des crises complexes, est donc attendu au tournant. Malgré une arrivée retardée, le président tchadien assure qu’il continue de suivre «avec une attention renouvelée l’évolution de la situation au Gabon, à la suite de la proclamation des résultats (…) ». Il maintient «un contact constant avec les principaux acteurs gabonais et l’ensemble des parties prenantes concernées». Il s’est engagé «à assister les parties gabonaises dans la recherche d’un règlement rapide à la situation post-électorale qui prévaut dans leur pays» et a déclaré vouloir réaffirmer le rôle de l’UA «en matière de démocratie et d’élections».
TchadConvergence avec contrepoints.org