Mahamat Hassane Boulmaye et Ahmat Yacoub Adam, réfugiés politiques arrêtés au Niger et extradés au Tchad, seront jugés à partir de ce jeudi par la Cour criminelle de N’Djaména, selon le communiqué ci-dessous du parquet général.
Ce jeudi 6 juin, s’ouvre à N’Djaména au Tchad le procès du secrétaire général du Conseil du commandement militaire pour le salut (CCMSR), Mahamat Hassan Boulmaye et du son Porte-parole, Ahmat Yacoub Adam, arrêtés au Niger avec un autre leader du CCSMR, Dr Abdramane Issa Youssouf, par les autorités nigériennes et extradés au Tchad en octobre 2017.
Les trois opposants politiques ont été détenus au secret au bagne de Koro-Toro, dans le désert tchadien du Djourab (B.E.T), avant d’être transférés en janvier 2019 à la sinistre prison d’Am-Sinéné à N’Djaména. Selon des sources concordantes, Dr Abdramane Issa Youssouf est mort des mauvaises conditions de traitement au bagne de Koro-Toro.
Deux d’entre eux disposent du statut de réfugié politique, Mahamat Hassan Boulmaye en France et Ahmat Yacoub Adam en Egypte. Pour Bernard Schmid du barreau de Paris, leur extradition est une atteinte à la convention de Genève. L’avocat a déjà fait part de son inquiétude : « Je redoute à la fois des conditions qualifiables à la fois de maltraitance, qu’ils soit maintenus de façon prolongée en détention sans droit à un procès équitable, voire sans procès du tout, vu que la justice au Tchad ne correspond pas au nom digne d’un Etat de droit, ou bien qu’ils n’aient pas droit, s’il y a procès, à un procès équitable, c’est-à-dire en pouvant préparer leur défense, en étant pas maltraité en détention».
Plusieurs associations tchadiennes de droits de l’homme craignent que les deux opposants politiques seront jugés « sous le régime de la fameuse loi anti-terroriste connue pour son caractère liberticide et seront condamnés à mort. »
TchadConvergence