Des milliers de manifestants se sont affrontés aux forces de sécurité dans la capitale soudanaise, Khartoum, lors d’une manifestation de grande ampleur contre les 30 ans de règne du Président Omar al-Bashir. Ils ont réussi à atteindre ce samedi l’entrée du quartier général de l’armée soudanaise à Khartoum, une première depuis le début du mouvement de contestation antigouvernementale qui secoue le pays depuis trois mois, ont affirmé des témoins.
Au son du principal slogan de la contestation, « Paix, justice et liberté », les manifestants ont réclamé le départ du Président el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1989.
Un manifestant est décédé samedi à Omdourman, ville jumelle de la capitale soudanaise Khartoum où des milliers de personnes ont défilé pour réclamer la démission du président Omar el-Béchir. Sa mort porte à 32 le nombre des personnes décédées depuis le début en décembre des violentes manifestations antigouvernementales, selon les autorités.
Répondant à l’appel de l’Alliance pour la liberté et le changement, fer de lance de la contestation, des milliers de Soudanais se sont rassemblés dans les rues de la capitale en chantant «une armée, un peuple» pour demander la démission du despote Omar el-Béchir.
Les forces de l’ordre ont notamment fait usage de gaz lacrymogène contre les manifestants, à l’occasion de ce qui semblait être le plus important rassemblement depuis le début du mouvement de contestation l’an dernier, ont dit des témoins, cité par Reuters. Pour la première fois samedi, les manifestants ont atteint l’entrée des bâtiments qui abritent le siège de l’armée et le ministère de la Défense dans la capitale Khartoum, ont rapporté des témoins.
Une contestation anti el-Béchir inspirée du soulèvement populaire algérien.
« Aujourd’hui, nous avons gagné et nous sommes confiants dans la chute du régime », a déclaré Mohamed Saleh, professeur d’université âgé de 63 ans, qui a estimé la foule à plus de 100 000 personnes.
Les manifestations ont débuté au Soudan le 19 décembre en raison d’un triplement du prix du pain et d’autres difficultés économiques, et elles ont tourné peu à peu à un mouvement de contestation contre le président Omar el-Béchir, à la tête du pays depuis 1989. A la tombée de la nuit, plusieurs milliers de personnes étaient toujours rassemblées aux abords de la résidence présidentielle et, selon des témoins, des jeunes dansaient et chantaient, disant qu’ils resteraient sur place jusqu’à ce que el-Béchir quitte le pouvoir.
TchadConvergence avec AFP