243 rebelles, responsables ou membres de la colonne de rebelles de l’Union des Forces de la Résistance (UFR), stoppée début février par des frappes françaises dans le nord-est du Tchad, ont été condamnés par la Cour criminelle spéciale siégeant depuis une semaine au bagne de Koro-Toro, a indiqué mardi à l’AFP le ministre de la Justice, Chargé des Droits humains.
Parmi «les 267 personnes qui avaient été arrêtées, douze ont été condamnées lundi à 20 ans de prison, 231 autres à des peines allant de 10 à 15 ans de prison et 24 mineurs relaxés», a détaillé le ministre Djimet Arabi.
La plus lourde peine prononcée condamne à la perpétuité par contumace une dizaine de responsables se trouvant en dehors du Tchad», dont leur chef Timan Erdimi, a-t-il ajouté.
Il faut rappeler qu’en août 2008, la Cour Criminelle de N’Djaména avait déjà condamné à mort une dizaine de personnes se trouvant à l’étranger dont les deux frères jumeaux Erdimi.
Youssouf Hamid, représentant du mouvement rebelle UFR, conteste ce verdict et ne reconnaît pas le nombre de« 267 prisonniers de l’UFR ». « L’UFR a une centaine de prisonniers qui ont été faits à notre avis par les Français parce que ce sont les Français qui nous ont bombardés et assiégés. Et ils ont fait appel aux troupes de M. Idriss Déby pour venir nous chercher», a-t-il déclaré à RFI.
Ces frappes avaient à l’époque provoqué une levée de boucliers des oppositions tchadienne comme française, au nom du refus de « l’ingérence ». Un argument rejeté par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui avait justifié la légalité de l’intervention contre une « menace de coup d’État ».
La Cour criminelle spéciale siégeant lundi au bagne de Koro-Toro a aussi condamné 97 membres du groupe nigérian Boko Haram à des peines d’emprisonnement de 10 à 20 ans pour « terrorisme ». Dix personnes ont été acquittées en vertu de la présomption d’innocence et une parce qu’elle était mineure, selon le ministre Djimet Arabi.
Les attaques attribuées à Boko Haram se sont multipliées depuis juin 2018 dans la région du lac Tchad. La plupart de la dizaine d’attaques au Tchad avaient visé des positions de l’armée.
Fin mars, 23 soldats tchadiens avaient été tués dans un assaut contre une base avancée sur la rive nord-est du lac. Une autre attaque de Boko Haram le 21 juin avait entraîné la mort d’au moins 11 militaires tchadiens.
L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, et sa répression par l’armée, ont fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays. Elle a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins.
TchadConvergence avec AFP et RFI
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