La révision des machines de la raffinerie de Djarmaya, seule source d’approvisionnement en gaz au Tchad, qui compte près de 15 millions d’habitants, a causé la rareté de butane dans la capitale N’Djamena plusieurs semaines. Avec la révision, commencée le 23 janvier et d’une durée prévue de 45 jours, les distributeurs ne reçoivent qu’une seule citerne par jour pour toute la ville de N’Djaména, contre six citernes en période normale. Conséquence, les files d’attente s’allongent devant les points de vente de distribution de bonbonnes de gaz.
Trouver du gaz à N’Djamena, capitale du Tchad, n’est pas une partie de plaisir depuis plusieurs semaines. Joseph en sait quelque chose pour avoir parcouru la ville sur sa bicyclette durant deux jours, à la recherche d’une bonbonne de gaz. « Trouver du gaz relève du parcours du combattant » se désespère-t-il .
La fin de la pénurie est annoncée pour le 4 avril. Selon nos informations, c’est la mauvaise gestion du choix de l’entreprise qui doit fournir du gaz pendant la période de maintenance qui est à l’origine de cette pénurie.
Mais il y a plus grave, explique Djigamnayal Nelly Versinis, un des responsables du Collectif tchadien contre la vie chère : « Certains ménages préparent avec de la bouse de vache séchée et des chaussures usées ramassées dans les poubelles. Les gens utilisent les feuilles de palmiers pour préparer à manger. Dans la capitale, il y a certains qui n’arrivent même pas à trouver la bouse de vache, parce que c’est extrêmement cher en ce moment ! »
« La gazomania », titre la Une du journal L’observateur, nous rapporte la revue de presse de tachad.com. La fièvre qui s’est emparée des N’Djaménoises, depuis la pénurie du gaz domestique dans la capitale, s’est mue en une « gazomanie », une obsession à l’échelle nationale. Tout le monde est concerné. Face à l’incapacité du gouvernement à juguler cette pénurie, la colère gronde et le gaz commence par devenir un élément fédérateur de tous les mécontents de la dictature d’Idriss Déby. Cette crise du gaz butane risque de se transformer en une bombe sociale qui nous éclatera à la figure. Mahamat Nour Ahmed Ibedou de la CTDDH crie dans les colonnes du journal Le Visionnaire, « Le spectacle est insoutenable ». Il est vrai que les manifestations qui ont fait partir les dictateurs ont toujours été des manifestions spontanées. Nous allons voir jusqu’à quel degré ce peuple arrivera à supporter cet enfer qu’il est en train de vivre dans sa chaire, conclu-t-il.
TchadConvergence