«Je me bats pour que les Tchadiens soient employés dans les organisations internationales. Mais quand on présente les CV des Tchadiens face aux Ouest-Africains, il n’y a pas match», a déclaré la Ministre de l’Économie et de la Planification du Développement.
Tout est dit par la collègue de Moussa Faki. Ce dernier face au Sénégalais Abdoulaye Batchily, il est clair qu’il n’y a pas match. Le retour sur les propos lapidaires, insultants et désobligeants de la patronne du ministère de l’économie vise simplement à mettre sur la place publique la profondeur de sa pensée exprimée à ses proches en privé.
En déclarant ouvertement qu’il n’y a pas des diplômés tchadiens compétitifs sur le marché de l’emploi dans les organisations internationales, Mariam met à nu les tares de l’État tchadien. Sinon à qui revient le devoir de donner une formation de qualité aux enfants du pays ? Qui doit assurer la promotion des cadres ? La réponse va de soi.
La diarrhée verbale de Mariam console doublement les empêcheurs de tourner en rond qui ont longtemps dénoncé l’irresponsabilité de l’État dans le domaine de la formation des cadres, sans que les gouvernants ne l’admettent. La déclaration de Mariam ne peut que réjouir quand elle joint sa voix à celle des dénonciateurs pour décrier tacitement, même si c’est sans s’en rendre compte, la défaillance de l’État à ce niveau.
La Ministre va plus loin pour dire que les instituts de quartier délivrent des faux diplômes ou des diplômes de complaisance.
A qui la faute ? N’est-ce pas à son gouvernement qui autorise le fonctionnement de ces instituts ?
Pire, ces faux diplômés sont plus facilement recrutés à la fonction publique au détriment des méritants. Il suffit à Mariam de jeter un coup d’œil au Ministère des Finances pour détecter les formés dans les instituts de quartier ou des écoles coraniques dans ce Ministère hautement technique.
En parlant des faux diplômés, Mariam expose davantage le gouvernement qui a tous les moyens pour mettre à nu ces personnes. C’est une entreprise aussi facile dans un pays comme le Tchad où le nombre des personnes scolarisées est si infime.
Dans un pays normal, la déclaration de cette dame, arrivée à la haute sphère de l’État par des moyens que tout le monde sait, doit valoir son éjection du gouvernement.
Moussaye Avenir de La Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde