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Qui sont les vrais terroristes au Tchad ?

Depuis l’échec de l’incursion des rebelles de l’UFR de Timane Erdimi dans le Nord est du pays, le mot terrorisme reste le plus usité dans le milieu politique tchadien et surtout dans les médias publics, où des communiqués de presse pleuvent à longueur des journées. Des terroristes à l’extrême nord du pays, des terroristes dans la capitale, des terroristes dans le bassin du lac Tchad, etc… Finalement, le Tchad n’a d’autres discours que le terrorisme.

Et pourtant, ce mot dans son sens étymologique, veut dire l’emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses ou idéologiques. Et les terroristes dans leurs actions diaboliques, ne connaissent que causer du tort aux civils, aux personnes vulnérables, aux gens sans défense, qu’ils tuent dans le but de se promouvoir ou étendre leur pouvoir. C’est le cas par exemple, du groupe Al-Qaïda ou Boko Haram qui rêvent d’instaurer un Etat islamique sur toute la planète terre, en exterminant ou réduisant en esclavage, tous ceux qui ne se soumettraient pas à leur idéologie. Dans leurs velléités machiavéliques et expansionnistes, les terroristes partout au monde, ne connaissent qu’un seul langage, celui de la peur. Il va sans dire que tous ceux qui utilisent la peur, la terreur, l’anxiété et tous les mots synonymes pour faire passer leurs projets politiques, idéologiques ou religieux, ne puissent être désignés que par le mot terroriste.

Partant de cette définition universelle du mot terrorisme, peut-on encore chercher de midi à 14 heures, la liste des groupes terroristes qui ont pris en otage le peuple tchadien durant ce dernier quart de siècle?

Cependant, quoi que l’on dise pour justifier l’intervention des éléments de l’opération Barkhane pour neutraliser les colonnes de l’UFR début février 2019, cause de l’usage du mot terrorisme ces derniers temps dans notre pays, le peuple tchadien, lui, attend toujours un libérateur qui puisse le sortir de la terreur pour lui redonner le sourire. Un sauveur qui puisse lire et comprendre ses souffrances, panser ses béantes plaies, et le libérer de la misère indescriptible qui le retient. Les Tchadiens dans leur ensemble, souffrent trop sous ce régime qui pour faire passer ses idéologies, utilise la terreur comme arme efficace, les obligeant à ne vivre que dans la résignation.

Pour la petite histoire, nous avons vu comment les marches pacifiques de ceux qui voulaient le pouvoir par les urnes ont été réprimées, comment les fonctionnaires qui ne réclamaient que les meilleurs conditions de vie et de travail ont déserté les boulevards des manifestations, comment les étudiants qui ne revendiquaient que leur modique bourse d’études ont été sauvagement matés, comment les femmes qui voulaient un peu de liberté ont été inhumainement arrosées, etc… A votre avis, y a t-il encore plus de terreur que ces moments vécus par les Tchadiens qui avaient applaudi l’avènement de la démocratie dans leur pays et qui, aujourd’hui, chantent à l’unisson le cantique du regret et du désespoir. Eh bien, les faits sont têtus, et le pouvoir doit impérativement regarder dans le rétroviseur, avant de faire des sorties médiatiques à la limite hasardeuses et inopportunes. Les Tchadiens vivent déjà dans la terreur, les leaders d’opinion vivent la psychose chaque jour, il n’est pas souhaitable d’en rajouter d’autres.

De toute évidence, au delà des condamnations quoique non unanimes de l’incursion des rebelles armés de l’extérieur sur notre territoire, qu’a t-on tiré de positif de toutes les actions des politico-armés qui réapparaissent et disparaissent dans le septentrion tchadien si ce n’est endeuiller des vulnérables et retarder le développement socio-économique de notre pays. Il est donc, grand temps qu’une prise de conscience collective soit observée pour que la voie des urnes soit privilégiée et que le peuple ait des dirigeants qu’il veut. Car, il ne faut pas se leurrer, ce qui occasionne, entretient et nourrit la rébellion ou les révoltes, ce sont bien évidemment les frustrations, la crispation, l’injustice, l’inégalité, le tout couronné de la confiscation du pouvoir.

Editorial de Juda Allahondoum pour le Journal Le visionnaire

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