En 2016, le Président tchadien Idriss Déby a envoyé une équipe de sa garde présidentielle opérer d’importantes rafles d’enfants dans les villages reculés du Nord du pays selon le site Zoomtchad.
La Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989, interdit l’enrôlement des enfants de moins de 15 ans dans des conflits. Une interdiction renforcée par la signature onze ans après du Protocole additionnel sur la protection des enfants dans les conflits armés, qui relève à 18 ans l’âge minimal de recrutement. En-deçà de cet âge, leur enrôlement est considéré comme un crime de guerre. Le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats sont des pratiques universellement condamnées comme odieuses et inacceptables. Les enfants soldats subissent des dommages physiques, sociaux et psychologiques. Leur recrutement et leur utilisation sont des crimes de guerre – jugés si graves par la communauté internationale que si un État n’a pas la capacité ou la volonté d’en poursuivre les responsables, la Cour pénale internationale peut s’en charger. Lire le rapport d’Amnesty sur le Tchad: un avenir compromis: les enfants recrutés par l’armée nationale et les groupes dans l’est du Tchad.
Déscolarisés et totalement endoctrinés pour être au service d’un homme, Zoomtchad démontre aujourd’hui leur existence et désormais leur positionnement à l’intérieur du Palais d’Idriss Déby où ils sont utilisés pour la garde et la sécurité présidentielle. Des enfants qui voient ainsi leur enfance volée, et leur avenir sacrifié sur l’autel d’un pouvoir replié sur lui même, isolé, apeuré et n’ayant plus confiance en personne.
De milliers de militaires ont été libérés par l’armée qui expliquait que la paix est désormais une réalité au Tchad, il fallait donc dégraisser le mammouth comme on dit. Ce qui veut dire qu’une réserve existe bel et bien pour des recrues éventuelles.
Comment alors comprendre le besoin pour un pouvoir d’aller enrôler des enfants pour en faire des soldats à la façon de Boko Haram?
Ces dernières années, la garde présidentielle constituée principalement de neveux, cousins et de membres des clans, liés à Déby par des liens d’alliance, a beaucoup fait parler d’elle. Rivalités violentes, échanges de tirs mortels récemment encore, une ambiance terrible où l’argent et l’ascension font régulièrement crépiter les pistolets mitrailleurs israéliens. L’engrenage est total. Idriss Déby a compris que sa sécurité rapprochée est composée de jeunes multimillionnaires qui, pour des questions d’argent et de jalousie s’entretuent, que le ver est dans le fruit et le danger plane sur lui.
Alors, il a préféré procéder à un enrôlement important d’enfants soldats et a déjà commencé à les faire travailler dans la sécurisation des lieux. Et ce, malgré que toutes les institutions des Nations Unies mènent un combat sérieux pour enrayer le recrutement d’enfants pour en faire des soldats.
Qui peut penser que des centaines de familles livrent de plein gré, leurs enfants si jeunes à être des militaires ?
En France, le Général Mahamat Nouri a été inculpé vendredi dernier pour « crimes contre l’humanité », avant d’être placé en détention provisoire. Il avait été interpellé lundi 17 juin dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris en mai 2017. L’opposant tchadien est soupçonné d’avoir « diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants dont des mineurs au Tchad et au Darfour entre 2005 et 2010 ».
Mais dés qu’il s’agit du régime d’Idriss Déby au Tchad, c’est toujours un silence total et complice de la Communauté Internationale qui accompagne les abus et les multiples violations subies par les populations tchadiennes.
Espérons que cette alerte ne reste pas sans effet et que ces jeunes enfants soient sauvés du sacrifice que leur a imposé un pouvoir devenu complètement paranoïaque.
TchadConvergence avec zoomtchad