Alaa Salah, une étudiante en architecture de 22 ans, est devenue le symbole de la révolte au Soudan. Les images de cette manifestante vêtue de blanc qui chantait sur le toit d’une voiture à Khartoum, lundi 8 avril au soir, sont devenues virales.
Lundi soir, alors que des milliers de personnes descendaient dans les rues de la capitale de Khartoum exigeant que le dictateur Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989, démissionne, la photographe locale Lana Haroun a capturé Alaa Salah, debout au sommet d’une voiture au-dessus d’un océan de personnes, son bras levé en l’air, un doigt pointé vers le ciel, chantant en arabe à « Thawra », c’est-à-dire révolution. Dans ce mouvement de contestation, les femmes occupent en effet une place de choix et sont dans le collimateur des forces de l’ordre.
La BBC rapporte que les femmes représentent jusqu’à 70% des manifestants. Un détail qui n’a pas échappé à la police du régime, la NISS, qui depuis le début vise les manifestantes, les brutalise, les arrête ou les menace de viol.
Certains comparent Alaa Salah à la Statue de la Liberté
La photo de cette jeune femme qui dirige passionnément les chants lors d’une manifestation anti-gouvernementale à l’échelle nationale est devenue virale et est déjà devenue une image emblématique du puissant rôle que jouent les femmes dans le mouvement.
La tenue vestimentaire d’Alaa Salah, comme l’explique une internaute dans un fil Twitter largement partagé, véhicule tout un lot de symboles : la robe de coton est l’habit porté par les travailleuses au Soudan, ses boucles d’oreilles dorées, appelées « fedaya », sont aussi des bijoux traditionnels du pays, et les lignes noires peintes sur sa joue droite rappellent les marques ancestrales arborées jadis au Soudan.
Pour Hala Al-Karib, militante soudanaise pour les droits des femmes citée par The Washington Post, l’une des sources d’inspiration de cette manifestante pourrait être « Mihera bint Abboud, une poétesse et guerrière qui a mené les hommes au combat contre l’invasion turco-égyptienne du début du XIXe siècle ».
Hind Makki, éducatrice et blogueuse interconfessionnelle, a fait remarquer sur Twitter que les détails dans les vêtements d’Alaa Salah rendent la photographie encore plus puissante. Elle a dit que le vêtement blanc et les boucles d’oreilles en forme de lune en or de la jeune étudiante rendaient hommage aux femmes qui travaillaient; sa robe est un « rappel » des vêtements portés par les femmes soudanaises des générations précédentes qui se sont également battues pour la fin du règne dictatorial.
Ça peut étonner qu’une Soudanaise se mette ainsi en avant: le Soudan a adopté la sharia en 1983 et plus de 15 000 femmes ont été condamnées au fouet, rien qu’en 2016, pour un voile mal ajusté, une balade avec un homme ou un soupçon d’adultère.
Dans la mobilisation des femmes, il y a un fond culturel très matriarcal au Soudan. On appelle d’ailleurs les femmes d’un surnom très significatif. On les appelle les Kandakas. C’était le nom donné il y a des millénaires aux reines et princesses du royaume du Koush qui régnaient sur le Soudan. L’implication des Soudanaises est très ancienne : à chaque fois qu’il y a eu une révolte au Soudan, les femmes étaient aux avant-postes. A commencer par Khalida Zahir, en 1946, première femme médecin du pays et meneuse de la lutte anti-coloniale.
TchadConvergence
Bien que son acte et sa posture soit d’un symbolisme fort, il serait sage de ne pas En rajouter à outrance. La jeune soeur Alaa Salah ne mène aucune révolution, elle n’est pas la meneuse de quoi que ce soit. Elle ne fait que participer comme tans d’autres qui, eux, n’ont pas été pris en photo.
Ce genre de titre fait d’une personne qui n’a rien demander une cible à abattre pour rien.
Merci