(N’Djaména, 18 octobre 2016) – Les magistrats tchadiens ont annoncé lundi, à l’issue de leur assemblée générale extraordinaire, qu’ils contestaient l’abattement de leurs indemnités, une décision prise conformément aux mesures de coupe budgétaire prises par le gouvernement.
Le syndicat des magistrats du Tchad (SMT), dans un communiqué signé de son secrétaire général, le juge Djonga Arrafi, estime que cet abattement est fait «en méconnaissance des dispositions constitutionnelles à la fois législatives et réglementaires».Face à cette situation, les magistrats tchadiens accordent un délai de trois jours au gouvernement pour les rétablir dans leurs droits estimant que le fait de couper leurs indemnités est illégal parce que cet acquis a été obtenu suivant le statut de la magistrature au Tchad.
«On ne peut pas prendre un décret du coup pour supprimer les avantages qui sont déjà un acquis», note un juge à N’Djaména.
Ce mouvement d’humeur vient s’ajouter à la grève en cours des greffiers, déclenchée il y a environ deux semaines.
Le syndicat national du personnel des greffes (SYNAGREF) a suivi le mot d’ordre de grève de sa centrale syndicale (Union des Syndicats du Tchad) dont il est affilié.
Comme la majorité des syndicats tchadiens, les greffiers exigent le paiement du salaire du mois de septembre tout en rejetant la décision de réduire les indemnités des fonctionnaires de 80%.
«Le ministre de la Justice continue de nous cajoler, mais nous n’allons pas céder à de simples mots. On a besoin de concret», lance un magistrat.
TchadConvergence avec Agence de Presse Africaine